Boston, Etats-Unis – Il y a deux ans, les médias grand public s’étaient emparé d’une publication du New England Journal of Medicine pour annoncer que « le régime sans sel tue ». Aujourd’hui, c’est le Journal of the American College of Cardiology (JACC) qui publie des résultats avec un recul de l’ordre de 25 ans, issus de deux essais sur des populations à risque d’hypertension : THOP 1 et THOP 2 (Trials of Hypertension Prevention), menés dans les années 1990 [1]. Et là, surprise, les auteurs constatent que le lien entre la consommation de sel et la mortalité est linéaire, avec une survie maximum aux plus faibles consommations. Exit donc la courbe en J mais ces études n’ont probablement pas la puissance suffisante pour le prouver font remarquer les éditorialistes. Si le chapitre n’est pas totalement clos pour les faibles consommations de sel, en revanche pour les fortes consommations, la surmortalité de se discute pas.
Les essais THOP visaient à préciser la relation épidémiologique entre apports quotidiens de sel et mortalité, et à évaluer l’efficacité d’interventions diététiques.
Ils montrent premièrement que les interventions visant à faire baisser le sel, n’ont finalement pas réussi à faire significativement baisser la mortalité, malgré une tendance favorable.
Deuxièmement, que la mortalité augmente linéairement avec les quatre classes d’apports quotidiens en sodium définies dans l’étude. Ces données n’ont pas la puissance nécessaire pour exclure formellement une courbe « en J », c’est-à-dire une remontée de la mortalité pour les consommations de sel les plus basses mais ils ne sont néanmoins pas en faveur de cette tendance.
L’absence de courbe en J est toutefois très discutée dans un éditorial, signé par Salim Yusuf et une équipe de la Mc Master University (Hamilton, Canada) [2].
« L’échec de cette analyse à identifier une courbe en J n’est pas surprenante, puisque la détection d’une relation non linéaire entre une exposition et une conséquence en santé requiert des populations beaucoup plus nombreuses et des taux d’évènements plus importants que ceux rapportés dans l’étude », écrivent les éditorialistes.
Sans forcément contester la nécessité de poursuivre l’effort sur le sel, l’équipe canadienne incite donc à la prudence vis-à-vis de seuils trop drastiques.
Convertir le sodium en sel 1 g de sodium = 2,54 g de sel de table. 100 mmol de sodium = 6 g de sel |
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Citer cet article: Apports de sodium et mortalité : résultats après 25 ans de suivi - Medscape - 14 oct 2016.
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