Méningocoque B : vaccin Bexsero pour tous les nourrissons?

Le blog du Pr Christian Perronne – Infectiologue

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Les résultats « très intéressants » de la vaccination généralisée des nourrissons contre la méningite à méningocoque B au Royaume-Uni vont-ils conduire le Haut Comité de la Santé Publique à revoir son avis d’octobre 2013 sur ce vaccin ?

« Devant le manque de données sur l’efficacité globale, sur la durée de la protection, la tolérance, le manque de recul, et un rapport coût/efficacité qui ne semblait pas très convaincant, le vaccin n’a pas été recommandé pour tous les nourrissons », rappelle le Pr Perronne, le HSCP bornant sa recommandation à certaines populations à risque, ainsi qu’aux cas groupés ou les épidémie de souches couvertes par le vaccin (soit 85% des souches circulant en France).

En 2015, le Royaume-Uni a été le premier pays au monde à lancer un programme national de vaccination des nourrissons dès l’âge de deux mois. Le vaccin utilisé est le Bexsero® (GSK), qui a obtenu son AMM européenne en janvier 2013, et qui a été administré à trois reprises (à deux, six et douze mois).

Dix mois plus tard, les résultats sont « très encourageants », puisqu’entre septembre 2015 et mai 2016, les britanniques ont enregistré 37 cas d’infections invasives à méningocoque B, contre 74 cas en moyenne durant la même période des quatre années précédentes.

« L’efficience du vaccin se monte à 83% contre l’ensemble des infections à méningocoque B, et à 94% contre les souches couvertes par le vaccin », souligne le Pr Perronne, qui note également « la très bonne tolérance ».

Il existait pourtant « de légères craintes sur la tolérance, la co-administration de Bexsero® avec d’autres vaccins usuels de l’enfant ayant entrainé une augmentation de la fréquence et de l’intensité de certaines réactions fébriles ».

« Contrairement à ce qui se passe souvent en France, les parents britanniques ont fortement adhéré au vaccin », précise aussi le Pr Perronne.

De fait, 95% des nourrissons ont reçu la première dose, et 90% la seconde dose.

« Face à ces excellents résultats, la France et les autres pays européens vont probablement être amenés à revoir leurs recommandations », estime-t-il.

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