Le lien entre vasectomie et cancer de la prostate remis en question

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

27 septembre 2016

Washington, Etats-Unis Les hommes ayant recours à une contraception définitive par vasectomie ne sont finalement pas davantage exposés à un risque de cancer de la prostate. C'est ce que conclut une nouvelle étude prospective, publiée dans Journal of Clinical Oncology, après avoir suivi plus de 360 000 hommes pendant 30 ans.

Menés sur une cohorte de 50 000 hommes, de précédents travaux avaient rapporté en 2014 un risque accru de 10% de cancer de la prostate chez ceux optant pour la vasectomie. Les auteurs avaient appelé à poursuivre les recherches pour clarifier ce lien, qui concernait surtout les formes de cancer les plus agressives.

Avec cette nouvelle étude, qui s'appuie sur une importante cohorte, l'auteur principal, le Dr Eric Jacobs de l'American Cancer Society, se veut rassurant. « Alors que l'étude précédente a suggéré une association, nos résultats montrent aucun lien entre vasectomie et risque de développer ou de mourir d'un cancer de la prostate », a-t-il affirmé. Une différence qui serait due « au hasard », avancent les chercheurs.

11% de vasectomie

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données issues de la cohorte Cancer Prevention Study II (CPS-II), mise en place en 1982 par l'American Cancer Society. Leur attention s'est portée sur celles concernant 363 726 hommes américains, âgés de plus de 40 ans lors de l'inclusion et sans antécédent de cancer de la prostate.

A la fin du suivi, qui a duré près de 30 ans, 11% des hommes avaient fait le choix de la vasectomie (n= 42 015). Par ailleurs, 7 400 cas de décès par cancer de la prostate ont été recensés au cours de l'étude.

Après ajustement sur plusieurs facteurs de risque, tel que l'âge, le régime alimentaire ou le diabète, les résultats montrent une absence de corrélation entre la vasectomie et le risque de décès par cancer de la prostate, qu'importe l'âge du volontaire au moment de l’opération.

Sur-risque de 18% en fin de suivi

En analysant les données d'un sous-groupe de 66 000 hommes, constitué en 1992, les chercheurs ont pu également constater que l'absence de lien concerne toutes les formes de tumeurs.

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