Une cytokine du tissu adipeux corrélée au risque de décès dans le diabète 2

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

14 septembre 2016

Deux à trois fois plus de risque de décès et d’événements

Auparavant, les taux élevés d’ANGPTL2 ont été associés notamment au risque de développer un diabète 2, à l’insulinorésistance, à l’athérosclérose mais aussi au cancer. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont montré que les fortes concentrations d’ANGPTL2 étaient également prédictives du risque cardiovasculaire et de la mortalité toute cause chez les diabétiques 2.

Au total, 1353 diabétiques de type 2 suivis au CHU de Poitiers (58 % d’hommes, âge moyen, 64 ans +/- 11 ans) ont été inclus prospectivement dans la cohorte SURDIAGENE de 2002 à 2011. Ils ont été suivis jusqu’en 2013 (suivi moyen de 6 ans, 8143 personnes-années). Les patients avec une insuffisance rénale avancée (dialyse, transplantation) ont été exclus de l’étude pour éviter les biais. Les patients ont été classés en 4 quartiles en fonction des concentrations d’ANGPTL2 : <11,2 ng/ml (Q1); 11,2-14,7 ng/ml (Q2); 14,8-19,5 ng/ml (Q3) et >19,5 ng/ml (Q4).

Au cours du suivi, 367 patients (4,5 % du total des patients-années) sont décédés (57 % de décès CV, 15 % de cancers et 9 % d’infections) et 290 patients (3,7 % du total des patients-années) ont fait un événement cardiovasculaire majeur (MACE).

 
Nous suggérons d’établir un seuil d’ANGPTL2 autour de 20 ng/ml au-dessus duquel, le risque de mortalité toute cause augmente de 60 % -- Les chercheurs
 

L’analyse des quartiles a montré que les taux de mortalité toute cause (critère primaire) et les MACE (critère secondaire) variaient en fonction des concentrations d’ANGPTL2.

Après ajustement pour le sexe, l’âge et les facteurs de risques CV classiques, les patients du quatrième quartile (concentrations d’ANGPTL2 > 19,5 ng/ml) avaient 2,44 fois plus de risque de décéder [IC 95 % : 1,98 à 3, p<0,0001] et 2,43 fois plus de risque de faire un MACE [IC 95 % : 1,92 à 3,06, p<0,0001] que les patients qui avaient une concentration d’ANGPTL2 < 19,5 ng/ml [Q1 à Q3].

« Nous suggérons d’établir un seuil d’ANGPTL2 autour de 20 ng/ml au-dessus duquel, le risque de mortalité toute cause augmente de 60 % », indiquent les chercheurs.

Ils précisent que les patients du quatrième quartile étaient plus âgés, plus hypertendus, avaient un diabète plus ancien, étaient plus fréquemment sous insuline, avaient des taux de NT-pro-BNP et de TNFR1 plus élevés (bien que les taux d’HbA1c aient été comparables), avaient plus d’antécédents d’AVC et d’insuffisance rénale, que les autres.

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