Rome, Italie – Une combinaison génétique favorable associant « LDL-cholestérol bas et pression artérielle basse», même si cette diminution est modeste (– 1 mmol/L de LDL-c et – 10 mmHg, respectivement), peut réduire très fortement le risque cardiovasculaire d’un individu à l’échelle de sa vie, selon une étude présentée au congrès de l’European Society of Cardiology ESC 2016.
Issus de travaux faisant appel à la randomisation naturelle, « les résultats démontrent pour la première fois que le LDL cholestérol et la pression artérielle ont des effets causals cumulatifs, multiplicatifs et indépendants sur le risque cardiovasculaire » a indiqué le Dr Brian Ference (Wayne State University School of Medicine, Detroit),
Des résultats qui peuvent, selon l’orateur, s’appliquer à l’ensemble de la population et « confirment que les maladies cardiovasculaires peuvent être largement prévenues » en focalisant notamment sur « des programmes qui promeuvent une exposition à long terme à une moindre PA et à un moindre taux de LDL-c chez les jeunes adultes ».
Qu’est-ce que la randomisation mendélienne (ou randomisation naturelle) ? De plus en plus populaire, cette approche statistique se compare à celle des essais à répartition aléatoire où un groupe de participants se voit assigner un traitement au hasard, ce qui permet d’éviter les biais de confusion ou de causalité inversée. Si l’on prend l’exemple du LDL-c et que l’on tente une analogie avec un essai randomisé, dans une randomisation mendélienne, « hériter d’un allèle associé à un LDL-c bas reviendrait à être affecté au groupe hypolipémiant à vie, alors qu’hériter de l’autre allèle vous assignerait au groupe soin usuel » explique le Dr Ference [2]. Si le polymorphisme étudié est associé au seul LDL-c, et non à d’autres lipides, ou à un effet pléiotropique non lipidique, et si la distribution se fait au hasard – ce qui est le cas pour les allèles au cours de la méiose –, le principe est que la seule différence entre les groupes devrait être leur taux de LDL-c. (Voir aussi la vidéo du Pr Gabriel Steg sur Medscape Edition française qui en explique le principe, l’intérêt et les limites). |
L’effet causal d’une exposition à un LDL-c bas et à une PA basse n’est pas connu
L’étude est partie de différents constats. Le premier est que les personnes qui ont un profil de facteurs de risque idéal ont un très faible risque de maladie CV tout au long de leur vie. Le second s’appuie sur le fait que les études de randomisation mendélienne ont montré que le fait d’avoir un taux de LDL cholestérol bas, d’une part, ou une pression artérielle moins élevée que la moyenne, d’autre part, avait l’un et l’autre des effets causals et cumulatifs sur le risque cardiovasculaire. En revanche, l’effet causal d’une exposition aux deux n’est pas connu même si l’essai randomisé factoriel 2X2 HOPE-3 a suggéré que le bénéfice d’une baisse combinée du LDL-c et de la pression artérielle n’était pas supérieur à celui d’une baisse du seul LDL-c.
Pour répondre à cette question d’un potentiel double effet, les investigateurs ont utilisé les données, notamment génétiques, liés au risque cardiovasculaire de 102 773 participants ayant participé à 14 cohortes prospectives ou études cas-contrôles. Les investigateurs ont calculé les scores génétiques de chaque patient sur la base de son polymorphisme hérité génétiquement et connu pour être associé au LDL-c et à la PA comme outils, non pour prédire le risque mais, pour randomiser « naturellement » chacun des participants de l’étude.
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Citer cet article: Stéphanie Lavaud. Bénéfice cumulé d’une PA et d’un LDL-c «naturellement» bas sur le risque CV - Medscape - 6 sept 2016.
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