Madrid, Espagne -- Un homme de 62 ans est décédé le 25 août dans un hôpital madrilène de fièvre de Crimée-Congo – une fièvre hémorragique – après avoir été piqué par une tique à l’occasion d’une promenade en campagne dans la province de Castille-et-Leon. Le décès est en lien avec une insuffisance hépatique aiguë .
190 personnes sous surveillance
Les autorités sanitaires madrilènes ont confirmé le diagnostic le premier septembre. Elles ont précisé qu’en date du 26 août, une infirmière du service de soins intensifs dans lequel le patient avait été admis a, elle aussi, été infectée. Son état était considérée comme stable, même si elle était toujours à l’isolement en soins intensifs.
Par décision sanitaire régionale, 190 personnes en contact avec les deux malades sont actuellement sous surveillance, selon les bases du protocole Ebola adopté en Espagne en 2015. Il s’agit majoritairement de personnel des hôpitaux (100 soignants) et de proches.
Les autorités sanitaires par la voix de leur représentant, Jesus Sanchez Martos, se veulent rassurantes : « cette pathologie n’a rien à voir avec Ebola », « il ne faut pas penser que toutes les piqures de tiques en Espagne vont désormais transmettre cette affection ».
La présence du virus connue depuis 2010
Comment cette fièvre hémorragique est arrivée en Espagne ? Par les importations d’animaux vraisemblablement. En 2010, le centre de référence des Rickettsioses (Hôpital san Pedro) avait déjà rapporté la présence du virus de la fièvre Crimée-Congo chez des tiques en Espagne.
Un protocole de recherche mené entre 2013 et 2015 concluait d’ailleurs, « les tiques du genre Hyalomma qui ont la particularité de migrer facilement, contiennent du matériel génétique de la fièvre Congo-Crimée dans la péninsule ibérique. Le potentiel d’émergence en Espagne est important. Un système de vigilance active est nécessaire. ».
Défaillance hépatique et rénale
La fièvre de Crimée-Congo se transmet par les tiques et les animaux d’élevage (bovins, moutons, chèvres). Les transmissions interhumaines sont rares. Elle est provoquée par un Nairovirus de la famille des Bunyaviridés. Cette pathologie est endémique en Afrique, dans les Balkans, au Moyen Orient et en Asie.
Après un piqure de tique, les signes se développent en 5 à 6 jours. Il s’agit de fièvre, de myalgies, de vertiges, de raideur de la nuque, de céphalées, de photophobie, de nausées, de diarrhées, de douleurs abdominales. Secondairement des signes neurologiques peuvent s’y associer, ainsi qu’une hépatomégalie. Les patients décèdent d’insuffisance hépatique ou rénale sévère. Le taux de létalité est proche de 30 %.
Aucun vaccin n’est actuellement disponible.
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Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Un mort de fièvre de Crimée-Congo en Espagne après une piqure de tique - Medscape - 2 sept 2016.
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