Rome, Italie – Au congrès de l’European Society of Cardiology cuvée 2016 (ESC 2016) sont annoncés plus de 30.000 professionnels de santé, plus un : le Pape François, qui, selon une annonce de l’ESC, devrait rendre une visite au congrès mercredi, pour la clôture des travaux.
En attendant le prêche, on pourra toujours aller aux débats, pour pondérer un peu les choses. Les sujets sont nombreux : deux des plus chauds du moment sont les anti-PCSK9, efficaces et couteux compléments aux statines contre le cholestérol, et l’inhibiteur de la néprilysine (sacubitril) associé à un ARA II (valsartan) dans l’insuffisance cardiaque. Ces deux classes feront l’objet de débats contradictoires : « PCSK9 inhibitors: ready to embrace? », et « Controversies in heart failure ». On note que ces débats se déroulent au lieu-dit « l’Arène des gladiateurs » : peut-être le hiatus est-il là.

Voici, jour après jour, les grandes communications attendues à Rome
Onglet 1
J1-Dimanche 28 août
La grand-messe des hot lines commencera dimanche. Les sessions s’enchainent au rythme de deux par jour jusqu’à mardi (11h00-12h30, et 16h30-18h00).
En ouverture, lors de la première session, consacrée aux approches innovantes dans l’insuffisance cardiaque , l’étude DANISH présentera une évaluation randomisée de la resynchronisation cardiaque chez un millier de patients (NYHA 2-3) implantés d’un stimulateur-défibrillateurs, et suivis durant 5 ans. Pour rester dans le domaine des stimulateurs implantables, deux autres études seront présentées, consacrées à la télésurveillance : REM-HF et MORE-CARE.
High-tech toujours, ces présentations seront suivies de celle de CHART-1, essai multicentrique européen de thérapie cellulaire dans l’insuffisance cardiaque, qui permettra peut-être d’y voir un peu plus clair dans les possibilités de cette approche, ainsi que d’une étude américaine menée dans les cardiomyopathies non congestives avec des cellules dites « tolérantes à l’ischémie » (Safety and efficacy of intravenous infusion of ischemia tolerant allogeneic mesenchymal stem cells in patients with non-ischemic cardiomyopathy).

Pr Philippe Ménashé
On note que CHART 1 sera discutée par le Pr Philippe Ménasché (HEGP, Paris), pionnier de la thérapie cellulaire cardiaque.
Dans l’enthousiasme de la première journée, on pourra assister à 14h à une session consacrée aux registres , et dans laquelle on remarque notamment l’étude EPICOR et EPICOR-Asie qui a permis le développement d’un nouveau score de risque post-infarctus du myocarde, et l’étude CASABLANCA , qui s’intéresse à la valeur prédictive de la troponine haute sensibilité, et de la cystatine C sur le risque cardiaque et rénal.

Pr Gilles Montalescot
A 16h30, la seconde session de hot line est consacrée aux stratégies préventives . Elle permettra au Pr Gilles Montalescot (Hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris) de présenter les résultats de l’essai ANTARCTIC . L’essai vise à démontrer l’intérêt d’un monitoring de la réponse plaquettaire pour ajuster la dose de prasugrel après IDM-ST ou non-ST, par rapport à la dose fixe de 5 mg. Cette phase 4 avait pour objectif d’inclure 880 patients d’au moins 75 ans, et de suivre tous les évènements cardiovasculaires durant 12 mois.
Très différente, mais également importante : l’étude australienne SAVE , qui évalue le bénéfice d’un masque à pression positive chez quelques 2500 patients atteints d’affections coronariennes ou cérébrovasculaires, et présentant des apnées du sommeil. Les apnées du sommeil ont un statut bien établi de facteur associé au risque. Mais jusqu’à présent, aucune étude d’intervention n’avait à la fois confirmé leur rôle causal et évalué le bénéfice de la pression positive. On note que l’évaluation porte sur des critères cliniques.
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Citer cet article: ESC 2016 jour après jour : suivez le guide - Medscape - 25 août 2016.
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