L’IRM pour mieux dépister le cancer de la prostate ?

Aude Lecrubier, Nick Mulcahy

Auteurs et déclarations

5 août 2016

Nottingham, Royaume-Uni — L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a déjà    une place fondamentale dans la surveillance active du cancer de la prostate. Mais, pour la     première fois, une petite étude canadienne suggère que l’IRM pourrait aussi être utilisée comme outil de dépistage en population générale. Le test     d’imagerie ferait même mieux que le dosage de PSA, selon les chercheurs du centre Sunnybrook Health Sciences [1].

L’interprétation de ces résultats est toutefois contestée dans un éditorial accompagnant l’article [2].

Suite aux résultats encourageants de leur étude pilote, l’équipe du Sunnybrook a décidé de débuter un premier essai randomisé comparant le dépistage du     cancer de la prostate par IRM au dosage du PSA dans la population générale. La phase d’inclusion est en cours.

Une méthode de dépistage séduisante

L’année dernière, le centre Sunnybrook Health Sciences a publié une annonce d’une semaine dans le journal local Toronto Star à la recherche de volontaires     pour participer à la première étude sur l’évaluation de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) comme outil de dépistage du cancer de la prostate.

La réponse a été « impressionnante », a expliqué l’auteur principal de l’étude, le Dr Robert Nam (urologue, centre Sunnybrook Health     Sciences, Université de Toronto, Canada).

« C’est étonnant. Nous avons eu 300 réponses (dont 50 ont été retenues) […] Les patients sont enthousiastes », a-t-il expliqué à Medscape.

Et ce, malgré le fait qu’ils n’échapperaient pas à un toucher rectal, à une biopsie et qu’ils ne recevaient pas de compensation financière…

Les résultats de l’étude sont publiés dans l’édition électronique du mois d’août du Journal of Urology [1].

Une étude pilote sur un petit effectif

Sur les 50 patients enrôlés, 47 ont eu des résultats complets et les biopsies ont révélé que 18 (38,3%) avaient un cancer. Les patients étaient âgés de 50     à 75 ans (âge moyen 61 ans), étaient issus de la population générale et n’avaient pas d’antécédents familiaux de cancer de la prostate. Chaque homme a eu     un toucher rectal, un dosage du PSA, une IRM 3 Tesla multiparamétrique et une biopsie.

Les lésions visibles à l’IRM ont été classées selon le score PI-RADS (score 1: très faible risque de cancer cliniquement significatif, score 2: faible     risque, score 3: risque équivoque, score 4: risque élevé - score 5: risque très élevé).

En parallèle, les patients ont été séparés en deux groupes :

-PSA normal (< 4 ng/ml) ;

-PSA anormal (≥ 4 ng/ml).

Les scores d’IRM et les taux de PSA ont été comparés aux résultats de la biopsie.

Une meilleure détection des cancers avec l’IRM qu’avec le PSA

Les chercheurs notent qu’au final, l’IRM détectait près de 3 fois plus de cancers de la prostate que le dosage du PSA (RR=2,7, IC 95 % : 1,4 à 5,4, p=0,004     versus RR= 1,1, IC 95 % : 0,9 à 1,4, p=0,21).

L’IRM détectait près de 3 fois plus de cancers de la prostate que le dosage du PSA.

En outre, l’IRM était beaucoup plus performante que le dosage du PSA pour prédire l’agressivité du cancer de la prostate (score Gleason ≥ 7) (RR=3,5, IC 95     % : 1,5 à 8,3, p=0,003 versus RR= 1, IC 95 % : 0,9 à 1,2, p=0,58).

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