Paris, France — Alors que la borréliose de Lyme est en pleine expansion (voir le blog du Pr Christian Perronne ), fin juin, le gouvernement a annoncé un nouveau plan d’action national contre la maladie [1].
« Ce premier pas timide vers la reconnaissance officielle de la maladie de Lyme », n’a toutefois pas convaincu la Fédération française contre les Maladies vectorielles à Tiques (regroupant 3 associations, des médecins et des chercheurs), Lyme sans Frontières et un certain nombre de médecins spécialistes et généralistes.
Dans une pétition lancée par le Pr Perronne (chef de service en infectiologie à l'hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches, et codirecteur d’un groupe de travail sur la vaccination à l’Organisation mondiale de la Santé) et publiée dans l’Obs le 12 juillet, plus de 100 médecins ont appelé le gouvernement à prendre la mesure d’une situation critique [2].
Dans la lettre intitulée « Madame la ministre, il y a urgence », les pétitionnaires demandent « des financements publics pour améliorer les tests de diagnostic, actuellement non fiables. »
Dans un entretien accompagnant la pétition, le Pr Perronne explique avoir été témoin de nombreuses rechutes après les 3 semaines d’antibiothérapie recommandées et explique les raisons pour lesquelles il juge les tests non fiables.
« En plus de la borrélie responsable de la maladie de Lyme, il existe une vingtaine d’autres espèces de Borrelia. Le test Elisa, étape obligatoire pour les médecins français, n’en détecte que trois, avec de plus une proportion élevée de cas où ce test reste négatif malgré la maladie. »
Dans la pétition, les signataires précisent que « des plaquettes officielles du gouvernement prétendent par exemple que le test actuel dépiste 100 % des maladies de Lyme dans leur forme articulaire. C’est faux. »
Parmi leurs exigences, ils insistent également sur la prise en compte de la détresse morale majeure et des difficultés socio-professionnelles des patients en errance diagnostique depuis des mois, voire des années.
« Certains sont obligés de dépenses des fortunes pour se faire soigner à l’étranger. D’autres choisissent le suicide. Ces patients doivent pouvoir avoir accès au statut de l’affection longue durée et au remboursement à 100 % de leurs traitements. »
Actualités Medscape © 2016 WebMD, LLC
Citer cet article: Maladie de Lyme : 100 médecins dénoncent une situation d’urgence - Medscape - 28 juil 2016.
Commenter