Urgences débordées : 3 solutions pour tenter de fluidifier

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

22 juin 2016

Paris, France -- C’est une session récurrente qui fait toujours de plein de participants : celle sur l’overcrowding ou la surcharge des services d’urgences du Congrès Urgences 2016 n’a pas manqué de réunir une assemblée de jeunes et de plus très jeunes urgentistes confrontés à ce problème récurrent et quasi insoluble. Pour le Dr Mathias Wargon (Bry sur Marne), « l’une des questions sémantiques vient de l’absence de définition et de réflexion argumentée sur la surcharge aux urgences : vient-elle d’une mauvaise organisation ? Si oui, une mauvaise organisation des urgences ? Du système de santé ? Du reste de l’hôpital ? Est-ce une stratégie des hôpitaux ? La traduction du succès des urgences ? ».

En dépit de ces interrogations, certaines conséquences objectives du débordement aux urgences sont connues, comme l’a rappelé le Dr Emmanuel de la Coussaye (Nîmes) : augmentation de la mortalité intra-hospitalière (à J7, à J10), la morbi-mortalité, les délais d’instauration d’antibiothérapie, d’antalgie, et de burnout des urgentistes (dont la moitié est en pré burnout et 11 % en burnout avéré).

Parmi les causes de surcharge de travail aux urgences, si le degré de complexité des pathologies des patients – qui semble avoir augmenté au cours des 20 dernières années en raison du vieillissement de la population – est mis en avant, d’autres facteurs sont signalés : les difficultés liées à la recherche d’un lit d’aval, le non respect des standards de prise en charge, les relations difficiles avec les confrères des services…

Parmi les pistes de travail proposées à l’occasion de cette session du congrès urgences 2016, 3 ont fait l’objet de discussions animées.

Mettre en place des indicateurs de surcharge fiables : et après ?

Qui a besoin de savoir si les urgences sont en surcharge ? « Les urgentistes, les soignants des urgences, les autres soignants de l’hôpital, les médecins de ville, la direction, les consultants, les logisticiens, les ingénieurs, l’ARS, le Ministère, les politiques, les patients, les familles de patients… Des indicateurs de surcharges sont régulièrement proposés et ils correspondent généralement à des indicateurs d’organisation» répond le Dr Wargon.

Pour renseigner les personnes désireuses de savoir si les services d’urgences sont en débordement, la notion de durée de passage aux urgences est le plus souvent choisie comme indicateur, « car des urgences où l’on attend sont des urgences surchargées ». Cet indicateur est facile à obtenir. Il est parlant pour le grand public.

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