Chicago, Etats-Unis — Lors de l’ASCO 2016, une session de formation continue a été consacrée aux avancées dans la prise en charge multidisciplinaire des métastases cérébrales [1,2].
Reste-il un rôle pour la radiothérapie du cerveau entier (RTCE) ? Quelles sont les pistes pour limiter sa toxicité ? Qu’en est-il de l’utilisation croissante des thérapies ciblées et des immunothérapies ?
L’enjeu est important car les métastases cérébrales sont les tumeurs du cerveau les plus fréquentes. Approximativement 30 000 nouveaux patients sont diagnostiqués avec des métastases cérébrales par an en France. Le risque de développer ces tumeurs secondaires est corrélé à la localisation du cancer primitif.
Fréquence des métastases cérébrales en fonction du cancer primitif
Type de cancer primitif |
Taux de métastases cérébrales |
Mélanome |
70 % |
Choriocarcinome |
40 % |
Poumon |
30-50 % |
Sein |
30-50 % |
Rein |
20 % |
Cancer digestif |
8 % |
La RTCE en réelle perte de vitesse
A la question du rôle restant pour la radiothérapie du cerveau entier (RTCE), le Dr Paul D. Brown (Centre anticancéreux Anderson de l’Université du Texas) a indiqué que globalement l’ensemble des essais réalisés a montré que la RTCE associée à la radiochirurgie stéréotaxique permettait de mieux contrôler la tumeur mais que l’association de traitements n’apportait pas de bénéfice sur la survie globale [3-6].
Récemment, l’essai NCCTG N0574 (Alliance) a montré qu’en dépit d’un meilleur contrôle tumoral, la RTCE plus la radiochirurgie étaient associées à un déclin cognitif plus important et à une moins bonne qualité de vie que la radiochirurgie seule [7].
« Les résultats de ces essais expliquent pourquoi l’utilisation de la radiochirurgie est croissante et celle de la RTCE en baisse », a commenté le Dr Brown.
Il a cependant rappelé que certains patients pouvaient encore bénéficier de la RTCE : lorsqu’il existe plusieurs métastases cérébrales radiosensibles, « bien que des traitements systémiques viendront probablement remplacer cette indication », que la métastase est trop grosse, qu’elle se situe dans des zones difficilement accessibles pour la radio-chirurgie et éventuellement après résection.
Diminuer la toxicité associée à la RTCE
Chez les patients qui peuvent tirer un bénéfice de la RTCE, il est important de limiter la toxicité associée au traitement. Pour cela, plusieurs approches sont actuellement en cours d’investigation pour préserver les fonctions neurocognitives, a indiqué le Dr Jeffrey Scott Wefel (Centre anticancéreux Anderson de l’Université du Texas). L’une d’elle consiste à associer la RTCE à la mémantine. D’après un essai de Brown et coll., l’association permettrait de ralentir le déclin cognitif par rapport à la RTCE seule [8].
Citer cet article: Actualité de la prise en charge des métastases cérébrales - Medscape - 21 juin 2016.
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