On note que le liraglutide était très attendu sur la question de l’insuffisance cardiaque. La molécule a en effet été envisagée dans une indication purement cardiologique, et évaluée dans une petite étude danoise, dite LIVE (The Effect of Liraglutide on Left Ventricular Function in Chronic Heart Failure Patients With and Without Type 2 Diabetes Mellitus) chez 241 sujets insuffisants cardiaques, parmi lesquels seulement 30% de diabétiques.Les résultats, présentés voici quelques semaines lors du congrès Heart Failure 2016, ne montrent aucun impact de 24 semaines de traitement sur la fraction d’éjection ventriculaire gauche. Une augmentation inattendue de la fréquence cardiaque a même été observée, ainsi qu’un excès significatif d’évènements cardiaques graves.
Dans la population de LEADER, qui comportait une minorité d’insuffisants cardiaques (18%), ce signal de sécurité n’est pas retrouvé. On observe même une tendance à la baisse des hospitalisations pour insuffisance cardiaque dans le groupe liraglutide (4,7% vs. 5,3% ; p=0,14).
Sur le critère principal, le résultat du liraglutide est cependant non significatif dans le sous-groupe des patients insuffisants cardiaques.
Résultats supplémentaires
En ce qui concerne le contrôle glycémique, l’HbA1c accusait une baisse supplémentaire de 0,4% dans le groupe liraglutide (p=0,001).
En ce qui concerne les facteurs de risque CV, on relève une perte de poids supplémentaire de 2,3 kg dans le groupe liraglutide (l’antidiabétique a d’ailleurs obtenu une AMM dans l’obésité aux Etats-Unis et en Europe à la dose de 3 mg). La PAS est par ailleurs inférieure dans le groupe liraglutide (-1,2 mm Hg), alors que la PAD augmente (+0,6 mm Hg). De même, on constate une augmentation de la fréquence cardiaque de 3 bpm. Cet effet avait déjà été signalé dans de précédentes études.
Enfin, un composite microvasculaire associant les évènements rénaux et rétiniens sort significativement en faveur du liraglutide (RR=0,84 ; p=0,02), mais ce bénéfice est entièrement dû aux néphropathies, puisque la tendance sur le plan rétinien est au contraire défavorable (RR=1,15 ; p=0,33).
« L’écart de contrôle glycémique entre groupes étant modeste, ce bénéfice rénal est surprenant », commentent les auteurs. « Il n’est donc pas certain que ce résultat reflète un effet direct du liraglutide sur la fonction rénale ».
Citer cet article: Vincent Bargoin. L’agoniste GLP-1 liraglutide réduit les évènements CV dans LEADER - Medscape - 16 juin 2016.
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