L’agoniste GLP-1 liraglutide réduit les évènements CV dans LEADER

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

16 juin 2016

Lors de l’annonce du succès du liraglutide par Novo Nordisk, le Dr Boris Hansel (Hôpital Bichat, Paris), interviewé par Medscape France, estimait que le bénéfice CV associé au liraglutide ne devrait pas avoir d’impact immédiat sur la pratique. « Dans un second temps, probablement », ajoutait-il (voir notre article).

« Quand, nous aurons plus de données, nous mettrons probablement de côté les molécules qui n’ont pas montré de bénéfice cardiovasculaire mais en l’état actuel des choses, je ne pense pas que la stratégie thérapeutique doive changer. Il faut renforcer ce que l’on connait parfaitement de la prévention cardiovasculaire, c’est-à-dire les statines, la gestion de l’hypertension artérielle et le régime méditerranéen. Là, nous avons la certitude du bénéfice-risque favorable ».

Au demeurant, les recommandations actuelles de la HAS « sont claires » : elles préconisent d’utiliser la metformine en première intention et l’association metformine + sulfamide en deuxième intention avant de passer à d’autres molécules s’il y a un risque d’hypoglycémies important ou une intolérance aux sulfamides

Des diabétiques à haut risque cardiovasculaire

L’étude LEADER a été menée chez des diabétiques de type 2, présentant une HbA1c > 7%. Ces sujets étaient, soit âgés d’au moins 50 ans et présentaient une maladie CV diagnostiquée ou une insuffisance rénale chronique, soit âgés d’au moins 60 ans, avec des facteurs de risque CV.

Entre 2010 et 2012, 9340 patients ont été recrutés (64 ans en moyenne), diagnostiqués diabétiques depuis 13 ans, et présentant une HbA1c initiale de 8,7%. Ces patients ont été randomisés entre traitement par 1,8 mg/j de liraglutide par voie SC ou placebo, en plus du traitement habituel. La durée médiane de l’exposition au liraglutide ou au placebo a été de 3,5 ans.

Le critère primaire était un composite associant les décès CV, les infarctus du myocarde non fatals et les AVC non fatals. Il a été observé chez 608/4668 patients (13%) dans le groupe liraglutide, contre 694/4672 patients (14,9%) dans le groupe placebo (p=0,01 pour la supériorité du liraglutide).

Les décès CV étaient significativement réduits (4,7 vs. 6% ; p=0,007). En revanche, la tendance favorable n’atteignait pas la significativité pour les IDM (6% vs. 6,8% ; p=0,11). De même pour les AVC (3,4% vs. 3,8% ; p=0,3).

On relève également un bénéfice sur la mortalité toutes causes (8,2% vs. 9,6% ; p=0,02), ainsi que sur un critère composite étendu à la revascularisation coronaire, à l’angor instable et aux hospitalisations pour insuffisance cardiaque (20,3% vs. 22,7% ; p=0,005).

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