Nouvelle-Orléans, Etats-Unis – Dans une cohorte de vétérans américains, la metformine chez les diabétiques est associée à une incidence moindre des maladies neurodégénérative. Ce résultat vient d’être présenté au congrès de l' American Diabetes Association , ADA 2016 [1].
Classiquement, il faut rappeler qu’association n’est pas causalité. Néanmoins, les chiffres rapportés par Mme Qian Shi (doctorante à la Tulasne University, Nouvelle-Orléans) sont impressionnants : les courbes divergent significativement à partir de 2 ans, et au-delà de 4 ans, cette divergence représente un ratio d’incidence des maladies neurodégénératives de l’ordre de 4 en faveur des sujets sous metformine.
Pour le moment, aucun mécanisme n’est proposé, qui puisse rendre compte d’un effet neuroprotecteur de la metformine. Mais celle-ci franchit la barrière hémato-encéphalique, a rappelé Mme Shi.
On note à ce propos l’existence de résultats montrant la stimulation des cellules souches neuronales animales et humaines par la metformine. Les animaux traités voyaient par ailleurs leurs capacités d’apprentissage améliorées.
Les résultats chez l’homme L’étude de la Tulasne University n’est pas la première à se pencher sur un éventuel impact neurologique de la metformine. Deux autres études observationnelles vont dans le sens d’un effet neuroprotecteur de l’anti-diabétique. L’une d’elles, présentée à l'Alzheimer's Association International Conference (AAIC) 2013, associait une réduction du risque de démence de 20% chez les patients débutant leur traitement par la metformine, par rapport aux patients débutant leur traitement par un sulfamide. Mais on trouve également un résultat inverse – dans lequel le déficit en vitamine B12 associé au traitement, a été mis en cause – ainsi qu’une étude suggérant un petit sur-risque d’Alzheimer sous traitement à long terme. |
L’étude est basée sur les données médicales électroniques de vétérans américains âgés de plus de 50 ans et traités par insuline pour un diabète de type 2 entre 2004 et 2010. Ont été exclus tous les sujets présentant d’éventuels facteurs confondants (diagnostic neurodégénératif ou cérébrovasculaire, déclin cognitif, neuropathie, déficit en vitamine B12, cancer, insuffisance rénale terminale).
La cohorte comporte au final 6046 sujets, dont 90% d’hommes, de 63 ans d’âge moyen. La médiane de suivi, jusqu’au décès ou un diagnostic neurologique, était de 5,25 ans.
Citer cet article: Vincent Bargoin. Effet protecteur de la metformine vis-à-vis des maladies neurodégénératives ? - Medscape - 16 juin 2016.
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