Interview minute – Pr Fabrice André de Gustave Roussy, en direct de l’ASCO 2016.
Une étude présentée à l’ASCO 2016 a montré que prolonger les anti-aromatases jusqu’à 5 à 10 ans, après un cancer du sein, améliorait la survie sans progression : de 91% à 95% pour une durée de traitement de 10 ans. Un résultat prometteur mais ces médicaments qui inhibent l’aromatase, enzyme qui produit l’œstrogène chez les femmes ménopausée, ne sont pas dénués d’effets indésirables : bouffées de chaleur, douleurs ostéo-articulaires, ostéoporose, hypercholestérolémie.
Le problème est qu’il y a un écart important entre les toxicités objectives rapportées dans les essais cliniques et la réalité perçue par les patientes. Pour preuve, un grand nombre de patientes arrêtent leur traitement avant la fin des 5 ans. Il est nécessaire de développer de la recherche dans le « survivorship » pour développer des outils qui permettent de mieux évaluer l’impact des médicaments donnés de façon chronique sur la santé globale des patientes. De plus en plus le cancer se chronicise et si on n’a pas les outils corrects pour évaluer les traitements données de façon prolongée, on ne pourra pas mettre en œuvre des thérapies réellement efficaces.
En effet, en cas de mauvaise évaluation les patients peuvent arrêter leur traitement, d’où une perte d’efficacité. Par ailleurs, ce qui est gagné en réduisant les risques de rechute est perdu en mettant en place des traitements toxiques chez la majorité des patientes.
Aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles, de grands programmes de recherche sont en cours sur cette question et en France, une étude financée par les investissements d’avenir, cherche à savoir comment on peut prédire et quantifier l’impact des traitements sur la santé physique, sociologique et financière.
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Citer cet article: Hormonothérapie prolongée : quelle qualité de vie ? - Medscape - 14 juin 2016.
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