Paris, France -- D'une durée de quatre ans, le diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine d'urgence sera mis en place à partir de la rentrée 2017. Au cours d'une table ronde, organisée au congrès Urgences 2016 , le Pr Bruno Riou (CHU Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris), président de la Collégiale nationale des universitaires de médecine d'urgence (CNUMU), est revenu sur les modalités de cette nouvelle formation [1].
Alors que la médecine d'urgence est reconnue comme une spécialité dans 19 pays européens et dans de nombreux autres pays, comme les Etats-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni, la France a enfin franchi le pas. Officiellement depuis le 13 novembre 2015, date de la publication de l'arrêté entérinant la création du Diplôme d'étude spécialisée (DES) de médecine d'urgence.
Obtenir une formation de cinq ans
« L'événement était attendu depuis de nombreuses années », a souligné le Pr Riou. « Nous avons enfin une reconnaissance pleine et entière de la spécialité. Cela va permettre de former correctement nos futurs spécialistes de la médecine d’urgence. »
La création, en 2004, du Diplôme d'étude spécialisé complémentaire (DESC) de médecine d'urgence, avait déjà marqué une étape importante dans cette reconnaissance. La formation, menée sur deux ans, est suivie en grande majorité par des étudiants en DES de médecine générale.
Le DES de médecine d'urgence est une formation de quatre ans. « Ce qui n'est pas encore pleinement satisfaisant », les autres pays d'Europe ayant opté pour une formation de cinq ans, précise le Pr Riou. « Un autre combat sera à mener, ces dix prochaines années, pour tenter d'obtenir un alignement au niveau européen. »
Le DES s'intègre dans la réforme du troisième cycle de médecine générale, qui concerne toutes les spécialités et annonce la disparition des DESC. La réforme étant encore en phase de négociation, « les premiers étudiants de médecine d'urgence sont attendus pour la rentrée 2017 ».
Un enseignement en trois phases
Comme dans toute spécialité, l'enseignement du DES se répartit sur trois périodes. La première phase socle, d'une durée d'un an, permet de confirmer le choix de sa spécialité. Elle comprend des stages, « en médecine d'urgence, mais aussi dans des services de médecine interne, de gériatrie ou de médecine polyvalente d’urgence ».
Vient ensuite la phase d'approfondissement, qui dure deux ans. Elle se focalise sur la pratique, avec notamment un semestre libre, à passer dans les différents services. La dernière année, présentée comme la phase de mise en situation, « sera partagée entre l'urgence hospitalière et l'urgence pré-hospitalière », indique le Pr Riou, qui parle de « phase de pré-séniorisation ».
Citer cet article: Vincent Richeux. Diplôme de spécialité en médecine d'urgence : rentrée en 2017 - Medscape - 14 juin 2016.
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