Myélome multiple : la greffe de cellules souches reste d’actualité
Chicago, Etats-Unis —« Même à l’ère des nouvelles thérapies, les approches qui ont fait leur preuves de longue date peuvent garder toute leur valeur », a commenté le Dr Julie M. Vose, Présidente de l’ASCO 2016, suite à la présentation des résultats d’une étude dans le myélome multiple lors de la conférence de presse pré-ASCO 2016.
Les données préliminaires de l’essai clinique de phase III, qui seront présentées à l’ASCO 2016, montrent que chez des patients atteints de myélome multiple et ayant moins de 65 ans, le recours à une greffe de cellules souches autologue (après chimiothérapie) prolonge la survie sans progression par rapport à une chimiothérapie à base de l’inhibiteur de protéazome bortezomib seule.
« Nos données montrent que la transplantation de cellules souches autologues reste le meilleur traitement des patients atteints de myélome multiple de 65 ans et moins », a commenté l’auteur principal de l’étude, le Dr Michele Cavo (Institut d’hématologie de Seràgnoli, Université de Bologne, Italie).
L’essai randomisé de phase 3 a enrôlé 1266 patients récemment diagnostiqués avec un myélome multiple. Dans une première phase de l’étude, après une chimiothérapie associant bortezomib-cyclophosphamide-dexamétasone, les patients ont été randomisés pour recevoir soit une trithérapie bortezomib-melphalan-prednisone, soit une forte dose de melphalan suivie d’une autogreffe de cellules souches autologues.
Une progression retardée grâce à la greffe de cellules souches autologues
Au moment de l’analyse intermédiaire des résultats de cette première phase de l’étude, le suivi moyen était de deux ans. Les données montrent que les patients qui ont reçu la greffe ont progressé plus lentement que ceux qui ont reçu la thérapie à base de bortezomib sans greffe. Parmi les patients dont la maladie n’a pas progressé, les patients du bras « greffe autologue » avaient un risque de progression future inférieur de 24 % par rapport à ceux qui n’avaient pas reçu de greffe.
Les bénéfices associés à la greffe de cellules souches autologues ont été confirmés dans une analyse multivariée, notamment chez certains patients avec un risque élevé de progression précoce.
Les patients avec une maladie avancée (stade ISS III) qui ont reçu la greffe avaient une diminution du risque de progression de 48 % comparé à ceux qui n’avaient pas bénéficié de la greffe. En outre, parmi les patients qui avaient des facteurs de prédisposition génétique, la greffe était associée à une baisse du risque de progression future de 28 % vs la chimiothérapie à base de bortezomib sans greffe.
Comparés aux patients qui n’avaient pas reçu de greffe autologue, ceux qui en avaient bénéficié avaient plus de chance d’obtenir une réponse de qualité (au moins 90 % de réduction de la taille de la tumeur) au traitement (74 % vs 84 % respectivement), un indicateur important de la survie à plus long terme.
Citer cet article: Congrès américain de cancérologie, ASCO 2016 : 5 études importantes en avant-première - Medscape - 1er juin 2016.
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