Cancer colorectal : l’emplacement de la tumeur compte
Droite ou gauche ? Dans le cancer colorectal, cette distinction pourrait bien avoir un impact important...
Colon droit et colon gauche En pratique, les différentes portions du colon sont regroupées en : |
D’après une sous-analyse de l’étude CALGB/SWOG 80405 (Alliance, ASCO 2014) rapportée lors de la conférence de presse pré-ASCO 2016 et qui sera présentée au congrès, l’emplacement de la tumeur colorectale aurait une influence sur le pronostic.
Les cancers du côlon droit de plus mauvais pronostic ?
Les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique (sans mutation KRAS) ayant débuté sur le colon gauche (n=732) et qui recevaient du bévacizumab (Avastin®) ou du cetuximab (Erbitux®) avaient une survie moyenne de 33 mois alors que ceux dont les tumeurs avaient débuté sur le colon droit et qui avaient reçu les mêmes traitements (n=293) avaient une survie de 19 mois en moyenne.
Choisir le traitement en fonction de l’emplacement ?
En outre, le Pr Alan P. Venook (Université de Californie, Etats-Unis) a observé une légère différence sur l’efficacité des deux molécules en fonction de l’emplacement de la tumeur initiale.
Les patients avec une tumeur sur le colon droit et qui recevaient du bevacizumab vivaient en moyenne 7 mois de plus que ceux qui recevaient du cetuximab.
En revanche, les patients avec une tumeur initiale sur le colon gauche et qui recevaient du cetuximab vivaient en moyenne 6 mois de plus que ceux qui recevaient du bevacizumab.
Sous un autre angle, parmi les patients qui recevaient du cetuximab, la survie moyenne globale était de 36 mois chez ceux dont la tumeur initiale était à gauche vs 16,7 mois chez ceux dont la tumeur était à droite.
En parallèle, parmi les patients qui recevaient du bevacizumab, la survie globale de ceux dont la tumeur initiale était sur le colon gauche était de 31,4 mois vs 24,2 mois chez ceux dont la tumeur était sur le colon droit.
« Il semble donc que les cancer colorectaux « droits », au sens large, ne bénéficient pas du cetuximab », a commenté le Dr Venook.
Ces différences s’expliqueraient par le fait que le colon droit et le colon gauche ne proviennent pas des mêmes tissus embryonnaires et que les mutations tumorales qui peuvent prédire l’action des traitements ne sont pas les mêmes en fonction de l’emplacement, a expliqué le Pr Venook lors de la conférence de presse.
« Ces résultats nous ont tous surpris. Ils changeront probablement notre façon de traiter le cancer colorectal et d’envisager les recherches », a conclu l’oncologue.
Citer cet article: Congrès américain de cancérologie, ASCO 2016 : 5 études importantes en avant-première - Medscape - 1er juin 2016.
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