Congrès américain de cancérologie, ASCO 2016 : 5 études importantes en avant-première

Aude Lecrubier

1er juin 2016

Dans cet article

Chicago, Etats-Unis –     Le congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui se tiendra à Chicago du 3 au 7 juin devrait réunir plus de 30 000     oncologues. Cette année, le thème de l’événement est « Sagesse collective : avenir des soins centrés sur le patient et futur de la recherche ».

Lors d’une session interactive réservée à la presse, le comité d’organisation de l’ASCO a divulgué, en avant-première, les résultats de cinq études phares     qui seront présentées lors du congrès.

Mélanome : 40 % de survie à 3 ans avec le pembrolizumab

Les données à long terme d’une sous-analyse de l’essai de phase 1b KEYNOTE-001 évaluant l’inhibiteur de PD-1 pembrolizumab (Keytruda®,     Merck) dans le mélanome métastatique ont été rapportées lors de la conférence de presse pré-ASCO et seront présentées au congrès d’oncologie à Chicago.     Elles montrent que trois ans après avoir débuté l’immunothérapie pembrolizumab, 40 % des patients étaient toujours vivants.

Ces résultats démontrent encore un peu plus les bénéfices à long terme du pembrolizumab -- Dr Caroline Robert

En outre, sur la période de suivi de trois ans, 15 % des patients de l’étude ont eu une rémission complète (critères immunologiques) et parmi eux 89 % le     sont toujours.

« Ces résultats démontrent encore un peu plus les bénéfices à long terme du pembrolizumab », a commenté l’auteur principal de l’étude, le    Dr Caroline Robert (Institut Gustave Roussy).

L’étude de phase 1b KEYNOTE-001 a inclus 655 patients diagnostiqués avec un mélanome avancé. Parmi eux, 75 % avaient déjà reçu des traitements et notamment     de l’ipilimumab. Les participants ont reçu du pembrolizumab à 2 ou 10 mg/kg toutes les 3 semaines, ou 10 mg/kg tous les quinze jours. Au cours de l’essai,     la dose de 2 mg/kg toutes les 3 semaines a été déterminée comme la dose optimale. Les patients sont restés sous traitement jusqu’à progression de la     maladie, intolérance au traitement ou décision de l’investigateur.

Les résultats préliminaires de cette étude ont contribué à l’obtention de l’AMM de la molécule de façon accélérée par la FDA en septembre 2014. En Europe,     le pembrolizumab a obtenu une autorisation de mise sur le marché le 17 juillet 2015.

Près d’un patient sur dix en réponse complète

Les résultats à 3 ans ont montré que le taux de survie globale des patients traités par pembrolizumab était de 40 % et que la survie moyenne globale était     de 24,4 mois.

Le temps moyen de la thérapie par pembrolizumab était de 11,3 mois. En tout 9% des patients ont arrêté le traitement après une réponse complète et parmi     eux 97 % étaient toujours en rémission au moment de l’analyse (durée moyenne de 10 mois et plus).

Globalement, en termes d’effets secondaires, les chercheurs n’ont pas eu de surprise par rapport à ce qui a été observé dans les essais cliniques de plus     grande taille. Les effets secondaires les plus fréquents étaient la fatigue (40 %), les démangeaisons (28%), les éruptions cutanées (23 %). En tout 8 % des     patients ont arrêté le traitement en raison de sa toxicité.

Un intérêt chez les patients naïfs de traitement et chez les autres

Les taux de survie différaient peu en fonction de la présence ou de l’absence d’un traitement antérieur.

Traitement antérieur

Survie à 3 ans

Pas de traitement

45 %

Traitement par ipilimumab

41 %

Pas de traitement par ipilimumab

41 %

Selon les chercheurs, il est difficile de rendre des conclusions définitives basées sur cet essai de phase 1, simple bras, mais ces données encourageantes     sur la survie suggèrent que les patients peuvent bénéficier du pembrolizumab qu’ils aient déjà reçu ou non un traitement.

Quelle place par rapport à l’anti-PD-1 nivolumab ?

Interrogée sur la place du pembrolizumab par rapport au nivolumab (Opdivo®, Bristol-Myers Squibb ; AMM européenne juin 2015) dans le traitement du mélanome     métastatique, le Dr Robert a indiqué, qu’à son sens, il n’y avait pas de différence. « Il y a un bénéfice à long terme pour le nivolumab et un bénéfice à long terme pour le pembrolizumab. C’est exactement pareil », a conclu l’oratrice. Voir aussi notre Interview du Pr Robert «    « Attention, l’immunothérapie ne remplace pas tout ! »

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