Etats-Unis, France -- Le carcinome papillaire thyroïdien variante folliculaire encapsulé (EFVPTC) non invasif qui représente aujourd’hui 10 à 15 % des cancers de la thyroïde ne devrait plus être considéré comme un cancer de la thyroïde en raison de son potentiel de malignité extrêmement faible, selon une étude publiée dans le JAMA Oncology par un groupe international d’anatomopathologistes et de cliniciens [1]. Il ne devrait donc plus être traité par de l’iode radioactif.
Pour les experts, l’EFVPTC non invasif devrait désormais s’appeler néoplasme thyroïdien folliculaire non invasif avec des caractéristiques nucléaires de type papillaire (NIFTP). Une dénomination qui, ils l’espèrent permettra de limiter le surtraitement de ces tumeurs de la thyroïde.
« A ma connaissance, il s’agit de la première fois, dans l’ère moderne qu’un type de cancer est reclassé en non-cancer. J’espère que cela montrera l’exemple à d’autres groupes d’experts afin qu’ils revoient la nomenclature de différents types de cancers indolents pour limiter les traitements inappropriés et coûteux », commente l’investigateur principal, le Pr Yuri Nikiforov (Service de pathologie moléculaire et génomique, Université de Pittsburg, Etats-Unis).

Dr Abir Alghuzlan
Interrogée par Medscape édition française, le Dr Abir Alghuzlan (anatomopathologiste spécialiste des tumeurs de la thyroïde, IGR), qui a participé à l’étude, indique que « ce changement de nom sera pris en compte dans la nouvelle classification de l’OMS des tumeurs thyroïdiennes qui sera publiée début 2017 ».
Quelques chiffres - Environ 2/3 des carcinomes papillaires thyroïdiens variante folliculaire (FVPTC) sont encapsulés (EFVPTC). |
Deux à trois fois plus de diagnostics sur 20 à 30 ans
Le Dr Nikiforov et coll. soulignent que l’incidence de l’EFVPTC a doublé voire triplé au cours des 20 à 30 dernières années. Cette augmentation de l’incidence s’explique par les progrès diagnostiques décrits comme « une épidémie de diagnostics » plutôt qu’une réelle augmentation de l’incidence de la maladie.
Selon les chercheurs, en dépit de l’accumulation de preuves du caractère indolent de l’EFVPTC, la plupart des patients atteints de ce type de tumeur sont traités de façon conventionnelle par une ablation de la glande thyroïdienne suivie d’une radiothérapie à l’iode 131.
Citer cet article: Aude Lecrubier. Cancers de la thyroïde : 10-15 % des «cancers» bientôt rétrogradés «néoplasies» - Medscape - 18 mai 2016.
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