Vers la création de « maisons de l’obésité » pour le suivi des obèses opérés ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

13 mai 2016

Paris, France—« Deux ans après une chirurgie bariatrique, un patient sur deux sort du parcours de soins », selon la Société Française et Francophone de la Chirurgie de l’Obésité (SOFFCO). Conséquences ? Les perdus de vue ont un risque majeur de reprise de poids et peuvent être victimes de complications non prises en charge.

Dans un contexte de progression rapide de l’épidémie d’obésité et des interventions chirurgicales associées (voir encadré), un collectif d’acteurs de la prise en charge de l’obésité en France associant le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) et des professionnels de santé a publié un livre blanc incluant 13 recommandations pour améliorer l’accompagnement des patients obèses après une chirurgie bariatrique.

« Il faut assurer une continuité hôpital-extérieur car le patient aura un suivi sur 5, 10 ans, voir à vie », a souligné le Pr. Faredj Cherikh (psychiatre, Nice), membre du groupe de travail, lors de la conférence de presse de présentation du livre blanc [1].

Le livre blanc servira notamment de base aux nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé attendues d’ici 3 ans. Il a reçu le soutien de l’Académie Nationale de Chirurgie, et de la SO.FF.CO.

Quelques chiffres :

La proportion d’adultes obèses en France est passée de 8,5% à 14,5% entre 1997 et 2009.

En 2014 : 47 000 chirurgies bariatriques ont été pratiquées en France.

190 000 chirurgies bariatriques ont été réalisées en France depuis 2006. Les estimations sont de 450 000 d’ici 2017.

Les patients opérés :

82 % de femmes d’âge moyen 40 ans

16 % bénéficient de la CMU vs 7% de la population de même âge et même sexe

58 % ont un IMC entre 40 et 49 kg/m² et 10 % ≥ 50 kg/m²

11% sont diabétiques, 25 % reçoivent un antihypertenseur, 10 % ont un traitement de l’asthme ou de la bronchique chronique et 16 % reçoivent un traitement antihypertenseur.

Les 13 recommandations du livre blanc s’articulent autour de 3 axes : la mise en place de structures de prise en charge, le rôle et les outils pour les professionnels de santé, et l’éducation thérapeutique.

Axe 1 : la création de maisons de l’obésité labellisées privilégiant la convivialité

Les 37 Centres Spécialisés Obésité (CSO) qui existent aujourd’hui en France sont des centres d’excellence multidisciplinaires alliant prise en charge de l’obésité sévère, recherche et enseignement.

Les maisons de l’obésité auraient un objectif différent : celui d’optimiser le suivi des patients.

Anne-Sophie Joly (présidente du Collectif National des Associations d’Obèses) rappelle qu’il existe environ 425 établissements de santé pratiquant des chirurgies bariatriques en France. Il lui semble donc nécessaire de créer au moins 200 maisons de l’obésité de proximité.

Le principe de ces maisons, calquées sur le modèle des maisons du diabète, serait que le patient puisse y trouver tous les membres de l’équipe multidisciplinaire afin de faciliter son suivi.

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