POINT DE VUE

Grossesse et Infections urinaires : recommandations

Pr Christian Perronne

Auteurs et déclarations

19 avril 2016

Le blog du Pr Christian Perronne – Infectiologue

 

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En décembre 2015, la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) a émis de nouvelles recommandations de bonne pratique sur les infections urinaires gravidiques [1]. Le Pr Perronne en reprend les principaux aspects.

Le risque d’infection urinaire chez les femmes enceintes, en premier lieu, est défini par l’existence d’antécédents, la présence d’un diabète ou d’une uropathie connue. Chez ces femmes, un ECBU s’impose à la première consultation, renouvelé une fois par mois à partir du 4ème mois de grossesse jusqu’à l’accouchement.

Colonisation des urines
Les colonisations gravidiques des urines doivent maintenant être systématiquement traitées par antibiothérapie, y compris le streptocoque B.
Pour une simple colonisation, la durée du traitement est de 7 jours – sauf avec la fosfomycine trométamol, administrée en prise unique.

Cystite gravidique
En cas de cystite gravidique avec signes cliniques, le seuil bactérien a été revu : le diagnostic est confirmé à partir de 103 UFC/mL pour E. coli et le Staphylococcus saprophyticus, et à 104 pour les autres bactéries.
Le traitement doit rester probabiliste. Par ordre de priorité, les antibiotiques sont les suivants : fosfomycine trométamol, pivmécillinam, nitrofurantoïne, et céfixime ou ciprofloxacine.
Après une adaptation à 48 h en fonction du résultat de l’antibiogramme, le traitement de la cystite gravidique doit être poursuivi 7 jours (sauf fosfomycine).
Enfin, un ECBU de contrôle sera réalisé 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, et renouvelé mensuellement jusqu’à l’accouchement.

Pyélonéphrite
Face à une pyélonéphrite aiguë gravidique, le traitement est également probabiliste, et fait appel à une céphalosporine de 3ème génération injectable : céfotaxime à l’hôpital, ceftriaxone en ville.
En cas d’allergie aux bêta-lactamines, on peut également utiliser l’aztréonam ou la ciprofloxacine.
Par ailleurs, le traitement d’une forme grave doit impérativement associer l’amikacine à la céphalosporine (ou à l’aztréonam en cas d’allergie).   
Enfin, si la femme enceinte présente un antécédent d’infection par bactéries sécrétrices de bêta-lactamases à spectre élargi, ou en cas de choc septique, l’amikacine doit être associée à l’imipénème.
Quel que soit le traitement, sa durée est comprise entre 14 et 21 jours, et il doit être réévalué à 48 h avec un ECBU contrôle.

 

REFERENCES :

  1. INFECTIONS URINAIRES AU COURS DE LA GROSSESSE. Recommandations de bonne pratique de la société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), décembre 2015

 

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