Rétinopathie diabétique : vigilance lors d’une normalisation glycémique rapide

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

15 avril 2016

La surveillance ophtalmologique est indispensable – et doit être planifiée, compte-tenu des difficultés d’accès à cette spécialité.

Dans leur nouveau référentiel, la SFD et la SFO préconisent un examen ophtalmologique avant intensification du traitement hypoglycémiant, « ou avant toute     situation induisant une baisse rapide de la glycémie ».

« En cas de RD non proliférante sévère ou de RD proliférante, une photocoagulation pan-rétinienne doit être réalisée rapidement », ajoute le Dr Feldman.

Un suivi de 12 mois est par ailleurs recommandé après normalisation, à un rythme trimestriel, à resserrer éventuellement chez un patient déséquilibré, au     diabète ancien, et présentant déjà une RD évoluée.

Enfin, le contrôle tensionnel simultané est lui aussi indispensable, en particulier en cas d’œdème maculaire. S’agissant de l’objectif, le Dr Feldman     indique les valeurs 130/80 mm Hg. S’agissant de la classe anti-hypertensive, elle signale « un bénéfice des IEC ou des ARA-II, surtout chez les patients     diabétiques normotendus ». Toutefois, « l’objectif est de faire baisser la PA, quelle que soit la classe thérapeutique utilisée ».

Marqueur du risque CV

Dernier aspect : la RD est associée à diverses comorbidités. Sur le plan cardiovasculaire, elle constitue un marqueur, auquel est associé un risque d’AVC     multiplié par 3 et un risque d’infarctus du myocarde multiplié par 2. Un syndrome d’apnée du sommeil doit également être recherché, « en particulier en     présence d’un œdème maculaire », note le Dr Feldman. La correction du SAS n’a toutefois aucun bénéfice démontré sur l’évolution de la RD.

Sur le plan cardiovasculaire, toujours, en cas de dyslipidémie, des sous-études de FIELD et ACCORD avaient suggéré un     intérêt des fibrates pour ralentir la progression de la RD. « Le niveau de preuve est toutefois insuffisant pour proposer ce traitement en 1ère     intention », estime le Dr Feldman.

Il n’existe en revanche par de contre-indication ophtalmologique à la prescription d’antiagrégants plaquettaires (pas d’augmentation du risque d’hémorragie     intra-vitréenne). Quant à l’activité physique, s’il faut l’encourager en général, il faut en différer la pratique jusqu’à la fin du traitement de la RD non     proliférante sévère, ou de RD proliférante. Le sport comporte par ailleurs toujours un risque théorique d’hémorragie intravitréenne, et de décollement de     la rétine par un mécanisme comparable à la manœuvre de Valsalva.

 

Le Dr Feldman a déclaré des liens d’intérêt avec Eli Lilly, Johnson & Johnson, Sanofi, Novartis, Novo Nordisk, Boehringer Ingelheim.

 

REFERENCE :

  1.    

    Feldman S. Recommandations communes de la SFD/SFO sur la rétinopathie diabétique. Congrès de la Société Francophone du Diabète. Lyon, 23 mars 2016.

       

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