Washington, Etats-Unis -- Selon une étude américaine [1], portant sur près de 900 volontaires, plus les personnes âgées dépensent de l'énergie à travers une activité physique et sportive, plus elles se protègent contre les maladies neurodégénératives, de type Alzheimer. Et ce, quelle que soit l'activité physique et le temps qui y est consacré.
Plusieurs travaux ont déjà mis en évidence l'effet protecteur de l'activité physique contre les maladies neurodégératives. Mais, aucun n'avait encore établi de corrélation entre cet effet neuroprotecteur et le niveau d'énergie dépensé.
Volume de matière grise en hausse
Pour vérifier l'existence de ce lien, le Dr Cyrus Raji et son équipe de l'université de Californie (Los Angeles, Etats-Unis) ont entrepris l'analyse de données provenant de la cohorte Cardiovascular Health Study (CHS). Ils ont extrait celles de 876 adultes, âgés de 78 ans en moyenne, dont l'activité physique a été évaluée.
Pendant cinq ans, les volontaires de ce sous-groupe ont, en effet, été invités à déclarer tous les 15 jours, via un questionnaire spécifique, le nombre de calories dépensées chaque semaine, à travers leur activité physique et sportive. Celle-ci incluait la marche pratiquée quotidiennement.
En parallèle, des examens ont été régulièrement effectués, tout au long de la période d'étude, pour évaluer les fonctions cognitives et diagnostiquer une éventuelle maladie neurodégénérative. En outre, l'IRM a été utilisée pour mesurer les volumes de diverses régions cérébrales.
Après ajustement, notamment, sur l'âge, le sexe et le volume crânien, il est apparu un lien entre le niveau d'énergie dépensé, lors des diverses activités, et le volume de matière grise des lobes frontal, temporal et pariétal, ainsi que de l'hippocampe, du thalamus et des noyaux gris centraux.
Un risque de maladie d'Alzheimer réduit de moitié
Impliqués dans diverses fonctions cognitives et mnésiques, ces zones du cerveau étaient davantage développées chez les personnes dans le quartile supérieur du niveau d'énergie dépensé (500 calories et plus par semaine), par rapport à celles du quartile inférieur (moins de 50 calories).
« Des niveaux élevés de dépense calorique ont également été associé à une limitation de la perte de volume du précunéus et du cortex cingulaire postérieur et du vermis du cervelet, généralement observée lors d'une maladie neurodégénérative », notent les auteurs.
Citer cet article: Vincent Richeux. Protection du cerveau par l'activité physique : tout dépend de l'énergie dépensée - Medscape - 11 avr 2016.
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