La population recrutée entre avril 2007 et novembre 2010 comportait 54% d’hommes, était âgée de 65,7 ans en moyenne. La PA moyenne à l’entrée dans l’étude était de 138,1/81,9 mm Hg. Par ailleurs, 38% de la population rapportait une histoire d’hypertension, et 22% prenaient déjà un traitement antihypertenseur (autre qu’un ARA-II/IEC ou un thiazidique). Le cholestérol moyen était de 201,4 mg/dL, et le LDL-c, de 127,8 mg/dL. Enfin, le score de risque Interheart était de 14,5. (Issu de l’étude INTERHEART, ce score positionne un risque CV sur une échelle allant de 0 à 49. Un score < 9 correspond à un risque faible. A partir de 16, le risque est considéré comme élevé.)
Ces sujets ont été recrutés dans 228 centres, répartis dans 21 pays. Sur le plan ethnique, on compte 29% de chinois, 27% d’hispaniques, 20% de caucasiens, 20% de sujets asiatiques (non chinois), 2% de noirs.
Parmi les panelistes assistant à la présentation, le Dr Pamela B Morris (Medical University of South Caroline, Charleston, Etats-Unis), tout en saluant la diversité ethnique de ce recrutement, a souligné le paradoxe d’une population qui ne coïncide pas avec la structure de la population Nord-américaine. Elle a appelé à faire attention avant de transposer les résultats.
Le bras hypotenseurs à faible dose
S’agissant des traitements, l’étude a été conçue pour tester simultanément un traitement hypotenseur (candesartan 16 mg/j + hydrochlorothiazide 12,5 mg/j) versus placebo, et un traitement hypolipémiant (rosuvastatine 10 mg/j) versus placebo un design factoriel 2x2.
S’agissant de l’association candesartan+hydrochlorothiazide, le traitement a fait baisser la PAS de 6 mm Hg par rapport au placebo. Cette diminution n’a pas eu d’impact CV.
Le critère primaire était un composite des décès CV, des infarctus du myocarde non fatals, et des AVC non fatals. Le suivi moyen était de 5,6 ans. L’incidence du critère primaire était de 4,1% dans le groupe traitement versus 4,4% dans le groupe placebo (260 vs. 279 participants ; RR= 0,93 ; IC95%[0,79-1,10] ; p=0,40). Les écarts entre chacune des composantes du critère sont également non significatifs. Ni d’ailleurs la mortalité générale, ou encore l’incidence du diabète.
Un co-critère primaire avait également été spécifié, composé du premier critère primaire + l’insuffisance cardiaque, l’arrêt cardiaque ressuscité et la revascularisation. Son incidence est de 4,9% dans le groupe traitement versus 5,2% dans le groupe placebo (312 vs. 328 participants ; RR=0,95 ; [0,81-1,11] ; p=0,51).
L’absence d’effet est retrouvée au travers des différents groupes définis en fonction du risque CV initial, du LDL-C, ou encore de la PAD.
Toutefois, parmi les participants se situant à l’entrée dans le tertile le plus élevé de PAS (> 143,5 mm Hg, et 154 mm Hg en moyenne), des réductions des deux critères primaires (RR=0,73 ; p=0,02 et RR= 0,76 ; p=0,009 respectivement) sont observées.
Enfin, sur le plan de la sécurité, aucune différence n’a été observée entre traitement actif et placebo pour ce qui concerne le cancer, les hospitalisations pour causes CV, les hospitalisations pour causes non CV, ou les décès non CV. Les taux de sortie d’essais de l’ordre de 25%, sont également équivalents. L’interruption avait toutefois plus fréquemment l’hypotension pour motif dans le groupe actif (3,4% vs. 2% ; p<0,001).
Citer cet article: Vincent Bargoin. HOPE 3 : en l’absence d’HTA, un traitement hypotenseur n’a pas d’effet préventif CV - Medscape - 5 avr 2016.
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