Le blog du Dr Boris Hansel - Diabétologue et nutritionniste

Qualité et quantité de sommeil influent sur le diabète
Les mesures hygiéno-diététiques de prévention/traitement du diabète de type 2 s’enrichissent : à l’activité physique et au contrôle du poids s’ajoute maintenant la correction, dans la mesure du possible, des anomalies quantitatives ou qualitatives du sommeil.
« Ce troisième volet, souvent négligé jusqu’à présent, prend de plus en plus d’importance », souligne le Dr Hansel.
S’agissant de la quantité du sommeil, une récente méta-analyse [1] prenant en compte les antécédents familiaux au 1er degré, l’IMC, l’activité physique, les habitudes alimentaires et le statut socio-économique, indique un risque de diabète augmenté de 20% chez les personnes dormant moins de 6 h/nuit – et de 36% chez les gros dormeurs, dépassant les 9h/nuit (chiffres données par rapport à une durée de référence comprise entre 6-9h).
S’agissant de la qualité du sommeil, on sait déjà que les personnes qui décrivent, de manière purement subjective, un sommeil de mauvaise qualité, sont plus exposées aux troubles de la glucorégulation que les personnes qui déclarent avoir un bon sommeil.
Mais un autre concept fait son apparition : celui de « décalage horaire social » (social jet lag), qui correspond au fait de se lever ou de se coucher, généralement pour des raisons socio-professionnelles, à des horaires qui ne correspondent pas à notre chronotype, c’est-à-dire nos besoins personnels. L’inadéquation d’un rythme de sommeil au chronotype personnel, est très simple à vérifier : on change spontanément de rythme le week-end ou en vacances.
Il a été montré que ce « jet lag social » est associé à un tour de taille et une glycémie plus élevée.
Et dans la méta-analyse précitée, les personnes déclarant une mauvaise qualité du sommeil et un travail posté avec non-respect du chronotype, présentent un sur-risque de diabète de 40%.
A titre de comparaison, la sédentarité est associée à un risque deux fois moindre.
Pour le Dr Hansel, « le sommeil est donc à prendre en compte, au même titre que les facteurs de risque traditionnels ».
On objectera que, diabète ou non, des problèmes de sommeil sont toujours difficiles à prendre en charge. Certes, mais le surpoids ou la sédentarité aussi. Et rien n’empêche pour commencer d’évoquer la question du sommeil avec les patients, de rechercher les mauvaises habitudes et d’attirer l’attention sur l’importance du chronotype.
RÉFÉRENCES :
Zhilei Shan, Hongfei Ma, Manling XieSleep et coll. Duration and Risk of Type 2 Diabetes: A Meta-analysis of Prospective Studies. Diabetes Care March 2015 vol. 38 no. 3 529-537
Citer cet article: Impact du sommeil sur le diabète - Medscape - 11 mars 2016.
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