Bisphosphonates : de nouvelles recos en faveur de «vacances» thérapeutiques

Aude Lecrubier avec Nancy A Melville

Auteurs et déclarations

10 février 2016

Richmond, Etats-Unis -- Les nouvelles recommandations de l’American Society for Bone and Mineral Research (ASBMR) sur l’utilisation à long terme des biphosphonates chez les patients ostéoporotiques valident la notion de fenêtre thérapeutique mais, seulement chez ceux à faible risque de fracture [1].

Le document est publié dans l’édition du 4 janvier du Journal of Bone and Mineral Research [1].

« Le rapport du groupe de travail a pour objectif d’aider les médecins « non-experts » à décider quels patients doivent continuer le traitement au-delà de 3 à 5 ans et quels patients peuvent arrêter », a commenté l’auteur principal du document, le Dr Robert A Adler (McGuire Veterans Affairs Medical Center, Virginia Commonwealth University School of Medicine, Richmond, Etats-Unis) pour l’édition internationale de Medscape.

Une question de bénéfice-risque

La question de la fenêtre thérapeutique est importante en raison des effets secondaires rares mais graves observés avec les bisphosphonates :fractures atypiques du fémur et ostéonécrose de la mâchoire.

Le bénéfice apporté par la réduction du risque de fracture vertébrale chez les patients à risque est supérieur au risque d’effets secondaires graves – Les auteurs

Le risque d’ostéonécrose de la mâchoire ne varie pas avec la durée du traitement. En revanche, selon les estimations, le risque de fractures atypiques du fémur est doublé lorsque le traitement dépasse 3 ans. Le risque décline, toutefois, lorsque le médicament est arrêté alors que l’effet anti-résorptif persiste jusqu’à un certain point, d’où l’idée d’établir une fenêtre thérapeutique.

Néanmoins, ces effets secondaires étant rares, les patients à haut risque fracturaire sont encouragés à ne pas interrompre leur traitement, indique le groupe de travail.

« Le bénéfice apporté par la réduction du risque de fracture vertébrale chez les patients à risque est supérieur au risque d’effets secondaires graves », concluent les auteurs.

Un bilan bucco-dentaire préalable
Chez les patients devant recevoir un bisphosphonate, il est recommandé d’effectuer un bilan bucco-dentaire préalable, suivi des soins nécessaires, en raison du risque exceptionnel d’ostéonécrose mandibulaire. Ce bilan devra être répété au moins une fois par an (comme dans la population générale) pendant toute la durée du traitement. il faut informer le patient qu’un bisphosphonate par voie orale doit être pris à jeun et au moins 30 minutes avant le repas, debout ou assis (sans se recoucher ensuite) et avec un grand verre d’eau plate peu minéralisée (eau du robinet par exemple), pour réduire le risque de lésion œsophagienne (HAS, juillet 2014).

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....