Les autres événements cardiovasculaires sont un choc hémodynamique sur une hyperthermie maligne, deux douleurs thoraciques associées au développement d'un infarctus et un malaise provoqué par une tachycardie ventriculaire, liée à une dysplasie arythmogène du ventricule droit.
Détecter la baisse de performance
Ces événements sont tous survenus chez des hommes expérimentés, de 48 ans en moyenne, ayant très peu de facteurs de risques. Ils s'étaient entrainés régulièrement, au moins deux heures par semaine.
En dehors du cas d'un coureur, médecin au demeurant, qui a rapporté deux crises d'angor survenues lors de ses séances d'entrainement, aucun symptôme typique n'a été ressenti par les participants avant la course.
Toutefois, un coureur avait noté un léger essoufflement et deux autres ont rapporté une baisse momentanée de la performance. « Leur vitesse moyenne est passée de 12 km/h à 10 km/h », a précisé le Dr Gérardin. « Ce bridage de la performance est un symptôme peu connu qu'il faut absolument rechercher lors de la visite médicale de non contre-indication. »
Par ailleurs, quatre patients victimes d'un accident cardio-vasculaires avaient présenté des tests d'effort négatifs avant la course. Pour l'un d'entre eux, le test s'est avéré négatif à 270 watts, deux mois avant l'épreuve. Agé de 54 ans, il avait déjà participé à deux semi-marathons.
20°C, la température limite
Pour ce qui est du syndrome de Brugada, la fibrillation ventriculaire est apparue au 13ème kilomètre. « L'ECG réalisé sur le jeune participant lors de sa prise en charge montre qu'il était impossible de suspecter quoi que ce soit », précise le cardiologue.
Si la majorité des cas n'étaient pas prédictibles, celui concernant le choc hémodynamique lié à une hyperthermie aurait pu être évité. « Le coureur, jeune, sortait tout juste d'une grippe, qui n'était pas complètement guérie. Après une course à un rythme très soutenu, il s'est effondré 50 mètres avant la ligne d'arrivée », a indiqué le Dr Gerardin.
Les quatre autres cas d'hyperthermie maligne sont survenus lors de courses, qui ont enregistré les températures extérieures les plus élevées. « Une température moyenne de 20°C est apparue comme un seuil limite », au-dessus duquel le risque d'hyperthermie devient élevé.
REFERENCES :
1. Gerardin B, Evénements cardiovasculaires et marathon: le registre prospectif parisien RACE, 26èmes JE-SFC, 15 janvier 2016.
2. Gerardin B, Collet JP, Mustafic H, Registry on acute cardiovascular events during endurance running races: the prospective RACE Paris registry, European Heart Journal, publication en ligne du 28 décembre 2015.
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Citer cet article: Vincent Richeux. Evénements graves lors d’un marathon: données à 7 ans du registre français RACE - Medscape - 20 janv 2016.
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