Paris, France -- En sept ans, les courses d'endurance longue distance de la région parisienne ont enregistré 17 accidents graves, dont 13 d'origine cardiovasculaire, pour près de 500 000 participants. C'est ce qui ressort du premier bilan du registre prospectif RACE (Registre des accidents cardiaques lors des courses d'endurance), présenté par le Dr Benoit Gerardin (Centre chirurgical Marie Lannelongue, Le Plessis-Robinson), lors des Journées européennes de la Société française de cardiologie (JESFC 2016) [1]. Dans la plupart des cas, ces événements n'étaient pas prédictibles.
Mis en place par le groupe de réflexion sur la cardiologie fonctionnelle (GRCI), le registre RACE recense depuis 2006 les accidents graves et les décès survenus pendant les cinq courses longue distance de la région parisienne.
Course faisant l’objet d’une inclusion dans le registre RACE Marathon de Paris, |
L'objectif de l'étude est de connaitre « la fréquence des étiologies », ainsi que « les facteurs contributifs liés à la météo, à la course ou au coureur lui-même », a précisé le Dr Gérardin. A terme, le registre devrait concerner un million de coureurs.
L'ischémie du myocarde majoritaire
Une première analyse a été effectuée sur les données récoltées entre 2006 et 2013 après des épreuves, qui ont rassemblé un total de 512 000 coureurs [2]. Les participants ont une moyenne d'âge de 39 ans et sont, dans 80% des cas, des hommes.
« En excluant les petits malaises, il a été recensé 17 accidents menaçants » sur l'ensemble de la cohorte, qui se sont conclus par deux décès, a indiqué le cardiologue. Parmi eux, 4 sont des hyperthermies malignes d'effort et 13 des événements cardiovasculaires.
Au total, l'étude a rapporté 12 accidents engageant immédiatement le pronostic vital, soit 2,4 accidents considérés comme menaçants pour 100 000 coureurs. « Sans l'intervention des secours, ils se seraient conclus par le décès des coureurs », souligne le Dr Gerardin.
Ces événements sont survenus à plusieurs moments de la course, « ce qui justifie la mise en place d'équipe de sécurité tout au long du parcours ». Une fibrillation s'est même enclenchée chez un coureur juste avant le départ. La majorité apparait toutefois en fin de course.
Sur les 13 accidents cardiovasculaires, 9 arrêts cardiaques ont été recensés. Trois d'entre eux étaient des asystolies liées à une dysplasie arythmogène du ventricule droit et à une cardiopathie ischémique. L'origine de la troisième asystolie n'a pas pu être identifiée.
Une fibrillation ventriculaire a concerné les six autres cas, avec un infarctus pour cinq d'entre eux. Le sixième cas était lié à un syndrome de Brugada, une pathologie héréditaire responsable de troubles du rythme ventriculaire, dont la prévalence serait sous-estimée.
Citer cet article: Vincent Richeux. Evénements graves lors d’un marathon: données à 7 ans du registre français RACE - Medscape - 20 janv 2016.
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