La surprescription d’IPP à l’hôpital augmenterait la mortalité via le risque infectieux

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

14 janvier 2016

Prescription indésirable dans la grande majorité des cas

Compte tenu du nombre d’hypothèses entrant dans la modélisation, il n’est évidemment pas question de discuter en s’appuyant sur les chiffres, mais seulement sur le principe : la surprescription parfaitement connue des IPP à l’hôpital, est vraisemblablement responsable d’une surmortalité.

Les auteurs soulignent bien que la critique s’adresse non seulement aux IPP instaurés à l’hospitalisation, mais aussi les IPP simplement renouvelés, par facilité et sans question.

La surprescription parfaitement connue des IPP à l’hôpital, est vraisemblablement responsable d’une surmortalité.

« Le maintien durant l’hospitalisation d’un IPP prescrit en ville pourrait aussi contribuer à une mortalité accrue », écrivent-ils. « Ce résultat suggère que l’interruption ou la réduction de dose des IPP durant l’hospitalisation doit être envisagée chez les patients traités chroniquement, mais qui ne sont pas à risque GI extrêmement élevé – notamment les patients prenant un IPP pour des symptômes de reflux, ou en prophylaxie parallèle à un traitement par AINS ou stéroïde ».

Au total, les résultats « suggèrent fortement que l’instauration d’une prophylaxie par IPP est indésirable chez la plupart des patients », concluent les auteurs.

Chez quels patients un IPP resterait-il justifié ?

« Nos tableaux de risque suggèrent qu’un risque accru de saignements GI n’est pas [à lui seul un critère décisionnel] adéquat », et que « l’identification des patients pouvant bénéficier [d’un IPP à l’hôpital] demande des outils prédictifs du risque GI, du risque de pneumonie, et du risque d’infection à C. difficile, ainsi que des outils prédictifs de la mortalité associée à ces trois situations ». Or, « les modèles existants ne sont pas entièrement validés ».

En attendant de savoir comment justifier un IPP à l’hôpital par un véritable calcul bénéfice/risque, commencer par appliquer les recommandations sur la base des critères existant, serait déjà un grand progrès.

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt en rapport avec le sujet.

REFERENCE :

  1. Pappas M, Jolly S, Vijan S. Defining Appropriate Use of Proton-Pump Inhibitors Among Medical Inpatients. J Gen Intern Med DOI: 10.1007/s11606-015-3536-7.

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