Le blog du Pr Christian Perronne – Infectiologue

Le risque d’augmentation des cas de microcéphalie à la naissance devient tangible en Guyane et en Martinique, où le virus Zika a fait son apparition, et la Guadeloupe pourrait suivre. En métropole même, le risque de cas d’importation n’est pas exclu, voire de cas secondaires puisque le moustique tigre, vecteur du virus, est présent dans le Sud de la France.
Asymptomatique chez 75 à 80% des patients, généralement bénigne dans les autres cas, l’infection est malgré tout connue pour pouvoir provoquer des syndromes de Guillain-Barré : 19 cas sur les 55000 diagnostics d’infection portés en Polynésie française durant l’épidémie de 2013-2014.
Mais ce n’est pas tout. Le 20 décembre dernier, le Brésil, lui-même touché par le virus depuis le printemps 2015, a déclaré l’état d’urgence face à une épidémie de microcéphalie de nourrissons, liée à l’infection.
Le premier signal remonte à octobre 2015, lorsque le Brésil a notifié à l’OMS une cinquantaine de cas de microcéphalie possiblement liés au virus Zika. A la mi-décembre, on comptait quelques 2400 cas dans 20 états brésiliens, contre 150 à 200 en année normale. Le virus a bien été isolé dans le liquide amniotique. En outre, au vu de la situation brésilienne, les autorités de santé polynésiennes ont réexaminé les registres de 2013-2014, et effectivement retrouvé une augmentation des microcéphalies qui étaient passée inaperçue jusqu’à présent.
Le Pr Perrone met en garde contre la possibilité d’une « forte épidémie dans les DOM », et rappelle que là où le virus Zika est signalé, il est indispensable que les femmes enceintes se protègent des piqures de moustiques (diurnes), et que les patients infectés doivent être isolés des moustiques pour éviter les cas secondaires.
Citer cet article: Pr Christian Perronne. Virus Zika : 2400 cas de Microcéphalie au Brésil! - Medscape - 8 janv 2016.
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