Le blog du Dr Boris Hansel - Diabétologue et nutritionniste
Le Dr Boris Hansel nous fait part des événements marquants de l’année 2015 en diabétologie et nutrition.
Le premier est de loin l’étude EMPA-REG avec l’empagliflozine, antidiabétique oral de la nouvelle classe des SGLT2 chez des patients diabétique de type 2. C’est la première fois qu’un antidiabétique montre clairement qu’il peut réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires. L’empagliflozine qui dispose d’une AMM européenne depuis 2014 n’est pas encore commercialisée en France, à la différence d’autres pays européens.
La deuxième actualité retenue est celle des médicaments anti-obésité. En France, nous disposons d’un seul médicament, l’orlistat (Xenical®) qui est relativement peu efficace et qui n’est pas remboursé. Là encore, des médicaments ont obtenu une AMM européenne mais ils ne semblent pas être à l’horizon en France. Le premier est le Mysimba® dont les effets secondaires cardiovasculaires et neurologique rappellent ceux des médicaments comme le Sibutral® ou l’Acomplia®. Le deuxième est le Saxenda® qui n’est autre que le liraglutide (Victoza®) pour le diabète de type 2. Les experts semblent plus favorables mais il faudra attendre encore probablement. Rappelons que la seule alternative est la chirurgie bariatrique dont les effets secondaires sont certainement plus importants que ceux du liraglutide. Le Saxenda® à la dose de 3 mg n’est pas une révolution mais il peut aider certains patients à condition d’être bien prescrit et d’être associé à une prise en charge adaptée.
La troisième chose est un débat vif sur le rôle du cholestérol dans les maladies cardio-vasculaire. Que d’émissions souvent à charge contre le corps médical. Ce que je retiendrais est un mélange qui est fait entre les notions. Même les débatteurs confondent parfois cholestérol alimentaire et cholestérol plasmatique et la notion de lipoprotéine, qui est essentielle à expliquer pour débattre, n’est presque jamais abordée. »
4 messages importants pour la pratique :
- Le taux de LDL plus précisément le taux de cholestérol transporté par les particules LDL est linéairement associé au risque cardiovasculaire.
- La concentration du cholestérol dans le sang est dépendante du régime alimentaire. Les graisses saturées, plus encore que le cholestérol alimentaire, sont impliquées dans la concentration du cholestérol LDL dans le sang pour la plupart des personnes.
- Il n’est pas du tout évident que le cholestérol que l’on mange soit associé à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires.
- Les statines en réduisant la concentration du cholestérol LDL dans le sang, diminuent bel et bien le risque cardiovasculaire.
Le quatrième événement retenu est la décision de l’OMS de classer la viande rouge et la charcuterie dans le chapitre des agents cancérogènes. Ce n’est pas nouveau mais ce qui est surprenant est le levé de bouclier d’une partie de l’opinion publique qui voit là une atteinte à la liberté. Le rôle de l’OMS est uniquement d’alerter sur les risques. Libre à chacun de se nourrir comme il l’entend.
Excellente année 2016 à tous !
Citer cet article: Les événements marquants de l’année en diabétologie et nutrition - Medscape - 29 déc 2015.
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