Recommandations françaises sur HTA et grossesse

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

28 décembre 2015

Paris, France— Afin d’uniformiser et d’optimiser les pratiques, la Société Française d’Hypertension Artérielle publie des recommandations « HTA et grossesse » simples, pragmatiques et synthétiques.

Présenté par le Pr Claire Mounier-Véhier (Médecine Vasculaire et Hypertension Artérielle, hôpital Cardiologique du CHRU de Lille) lors des 35èmes Journées de l’Hypertension Artérielle [1], le texte a été écrit à plusieurs mains : celles de cardiologues, d’un médecin généraliste, d’un néphrologue, d’un gynécologue et d’un gynécologue-obstétricien. Ce point est particulièrement important puisque la survenue d’une hypertension pendant la grossesse sollicite tous ces intervenants mais aussi d’autres professionnels de santé. Le consensus d’experts d’ailleurs été  soumis à un comité de relecture mixte et validé par le Collège National de Gynécologues-Obstétriciens (CNGOF).

« Il faut avoir tous le même message lorsque qu’on parle de cette pathologie », a commenté la cardiologue.

Définitions de l’HTA au cours de la grossesse

HTA lors de la grossesse

PAS ≥ 140 mm Hg

ou PAD ≥ 90 mm Hg

HTA légère à modérée

PAS = 140-159 mm Hg

ou PAD = 90-109 mm Hg

HTA sévère

PAS ≥ 160 mm Hg

ou PAD ≥ 110 mm Hg

L’oratrice a rappelé que l’hypertension artérielle touche 5 à 10 % des grossesses et qu’elle reste, par ses complications, la première cause de morbi-mortalité maternelle et fœtale. Elle a également précisé qu’une femme qui a fait une pré-éclampsie, une hypertension gestationnelle, est une femme qui à moyen et à long terme est à plus haut risque de présenter une complication cardio-neuro-vasculaire.

 
Il faut avoir tous le même message lorsque qu’on parle de cette pathologie.
 

Elle a souligné que l’apparition d’une hypertension artérielle au cours de la grossesse perturbe l’organisation « classique » des soins, qu’il n’y a pas toujours de coordinateur des soins et que les décisions sont parfois prises avec retard.

Interrogé par l’édition française de Medscape, le Pr Jacques Blacher (Président des Journées de l’hypertension artérielle ; Unité HTA, prévention et thérapeutique cardiovasculaires. Centre de diagnostic et de thérapeutique, Hôtel-Dieu, Paris) a confirmé que lorsqu’une femme enceinte devient hypertendue, « son parcours et sa prise en charge sont, à chaque fois, complètement désorganisés. Pourtant, il faut prévoir et protocoliser pour prendre les bonnes décisions au bon moment. Aujourd’hui, cela n’est pas le cas. Une des recommandations est d’ailleurs de développer un carnet de suivi. Au niveau des pratiques, nous sommes, aujourd’hui, très loin de ce que nous recommandons notamment en termes de mesure de la pression artérielle en dehors du cabinet. »

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