Paris-France—Le Ministère de la Santé, par le biais de la Direction Générale de la Santé (DGS) alerte les médecins sur les risques liés au flavorirus zika en Guyane et Martinique [1]. Deux premiers cas d’infection ont en effet été confirmés dans les départements français d’Amérique.
Ces cas ont été détectés grâce au dispositif de surveillance des plans de surveillance d’alerte et de gestion des épidémies (PSAGE).
Dès le mois d’aout 2015, le Haut Comité de Santé publique avait alerté sur le risque de transmission du virus dans ces départements puisque le virus zika se répend progressivement en Amérique centrale et latine depuis le début de l’année 2015. Au premier décembre, 9 pays étaient concernés (Chili, Brésil, Colombie, Salvador, Guatemala, Mexique, Paraguay, Suriname, Venezuela).
Microcéphalie néo-natale : un risque multiplié par 20
Les autorités sanitaires françaises insistent sur les risques particulièrement importants de malformations congénitales pour les femmes enceintes.
Déjà le 25 novembre 2015, l’ECDC avait signalé une recrudescence de microcéphalies au Brésil en lien probable avec l’épidémie à virus zika dans ce pays.
L’incidence a été multipliée par 20 et fin novembre, 739 cas annuels avaient été recencés (contre 50 habituellement). La plupart d’entre eux étaient concentrés dans la région de Recife. Des premiers tests virologiques ont permis de retrouver de l’ADN viral chez les enfants malformés.
Cette donnée va dans le même sens que le signalement de 17 cas de malformations neurologiques infantiles dans les territoires français de Polynésie, où une importante épidémie de virus zika est survenue en 2013-2014.
Syndromes neurologiques et auto-immuns
Chez les adultes, le virus zika est à l’origine de troubles neurologiques comme cela avait été rapporté en Polynésie française où 72 personnes avaient présenté des syndromes neurologiques et auto-immuns, dont 42 des syndromes de Guillain Barré.
La Direction Générale de la Santé insiste sur le risque de méningites et d’encéphalites et demande que les médecins soient particulièrement vigilants devant l’apparition de tout signe neurologique.
Prévenir les piqures avant tout
Le virus zika est transmis par des moustiques de type aedes. Le délai d’incubation moyen est de quelques jours. Si la plupart des cas sont asymptomatiques, l’infection peut aussi se traduire par un syndrome pseudogrippal, des éruptions cutanées, une hyperhémie conjonctivale ou des conjonctivites, des oedèmes des mains et des pieds.
Actuellement, il n’existe pas de vaccin, ni de traitement curatif. La seule prise en charge proposée est symptomatique, en évitant l’aspirine en raison du risque de saignement.
Le Ministère recommande l’utilisation de moyens mécaniques de protection contre les moustiques, en particulier pour les femmes enceintes (vêtements longs, moustiquaires, répulsifs). Il insiste aussi sur l’intérêt de la destruction des gites larvaires et des sites humides de reproduction des moustiques.
REFERENCE :
Communiqué Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.Cas confirmés de Zika, en Guyane et en Martinique. 21 décembre 2015
Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Guyane et Martinique : des risques de Guillain Barré et de microcéphalies post-zika - Medscape - 22 déc 2015.
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