France – ACTUALISATION : Suite au crash des dernières épreuves classantes nationales informatisées (iECN), la tutelle avait décidé d’organiser une nouvelle épreuve blanche entre le lundi 7 mars et le mercredi 10 mars. Si les épreuves de dossiers cliniques progressifs et de questions isolées se sont déroulées sans encombre, en revanche l’application a planté lors du dernier jour pour l’épreuve de lecture critique (LCA). Elle a donc été dans un premier temps annulée puis reportée au jeudi 11 mars. Une fois de plus, l’administration a constaté des retards d’affichage et de connexion, d’une durée totale de 38 minutes, précise le Centre national de gestion. Pour se défouler, les étudiants ont de leur côté fait part de leur agacement sur le réseau Twitter en lançant le hashtag #Promocrashtest et une pétition pour que les LCA se fassent sur papier en juin. Au moment où nous publions, cette pétition avait recueilli 5918 signatures. Par communiqué, le Centre National de Gestion (CNG) assurait de son côté que « toutes les hypothèses permettant de réaliser en juin cette épreuve de LCA dans des conditions optimales, seront examinées en lien avec les Ministères chargés de la Santé et de l’Enseignement supérieur, le jury national, le Conseil scientifique en médecine et les représentants des étudiants et internes ». |
Concours d’internat sur tablette : le crash
Paris, France/10 décembre 2015 – Ce devait être une épreuve de classification nationale informatisée (ECNi) blanche sans encombre. Le résultat d’une réforme portée sur ses fonds baptismaux par Marisol Touraine en 2013, et qui devrait être pleinement opérationnelle pour les épreuves d’ECN entre les 20 et 24 juin 2016. Résultat : ce test grandeur nature s’est transformé en fiasco dans toutes les largeurs.
L’échec était pourtant prévisible.
Bugs aux tests régionaux
En novembre dernier, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) avait tiré la sonnette d’alarme, à l’occasion de premiers tests régionaux à Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon-Sud, Lyon-Est et Saint-Étienne. L’Anemf écrivait, à l’époque : « Contrairement à ce que chacun espérait, les épreuves d’aujourd’hui se sont extrêmement mal déroulées : déconnexions intermittentes, retards, dossiers cliniques progressifs (DCP) impraticables… » Dans le détail, l’Anemf avait listé les problèmes rencontrés lors de ce premier test régional. Il s’agissait surtout de récupération tardive des identifiants de connexion, et de lenteur des serveurs. Les conséquences ont été multiples. Outre une durée excessive des différentes épreuves, les DCP se sont affichés sans les énoncés, tandis que les déconnexions ont été massives. Un diagnostic avait été posé, qui aurait dû être résolu : sous-capacité des serveurs, et défaut de compatibilité entre deux applications, en l’occurrence Sides et Ipomen. Et l’Anemf de prévenir : « Les dysfonctionnements survenus aujourd’hui sont, pour les étudiants, une source d’inquiétude et d’irritation : ils doivent aboutir à des actions rapides du CNG. »
« Les serveurs ont lâché »
Aussi invraisemblable que cela puisse-t-il paraitre, les mêmes erreurs se sont pourtant reproduites lors des ECNi nationales cette fois, les 7 et 8 décembre derniers. Tout commence ce lundi 7 décembre par un test de connexion en matinée, rapporte Robin Jouan, vice-président de l’Anemf chargé des tutorats. Tout se passe bien. L’après-midi, en revanche, plus rien ne va plus. « Les serveurs ont lâché, l’épreuve a dans un premier temps été suspendu, puis stoppé à 16 heures. » Le Centre national de gestion (CNG), maitre d’œuvre de ces ECNi, à l’issue de ce premier échec, s’est voulu rassurant et a adressé un mail aux étudiants dont nous avons eu copie. Revenant sur ce premier incident, le CNG constate en effet que « les serveurs ont été très rapidement saturés avec comme conséquences un dysfonctionnement généralisé imposant une suspension de l’épreuve ». En interne, le CNG précise aussi qu’il a perdu contact avec tous les centres d’examen, « notre outil de communication avec les responsables de centre ayant été impacté aussi ». Pour parer à ces événements malencontreux, le CNG a alors décidé d’une augmentation progressive des serveurs mais a dû se rendre à l’évidence : « Au-delà de 5000 étudiants connectés et en cours de composition, les serveurs ont été de nouveau saturés. Le jury, dans ce contexte, a décidé d’arrêter l’épreuve à 16h01 ». En promettant d’augmenter la puissance des serveurs pour l’épreuve de QI du lendemain 8 décembre.
Déni des faits de la part du Centre national de gestion
Mais rebelote : « le 8 décembre, ça n’a tenu qu’une demi-heure, c’était cette fois-ci l’application qui buggait », ajoute Robin Jouan. À cela s’ajoute des énoncés sans pertinence : « Nous avions l’impression que le test, sur son versant pédagogique, était lui aussi bâclé. Il y avait des questions inutiles, comme par exemple la date d’invention des benzodiazépines. » Alors que les étudiants sont de plus en plus désappointés, le CNG se fend d’un nouveau mail qui leur est adressé, où il se félicite de la bonne tenue de ce test le 8 décembre : « Le fonctionnement de ces 34 centres d’épreuve a été conduit par les équipes facultatives universitaires avec un grand professionnalisme et un engagement exemplaire […] le réseau universitaire RENATER qui a été renforcé en sécurité et les centres d’épreuve qui ont été labellisés par le CNG avec le concours de la société SOLUCOM se sont révélés très opérationnels […] le transfert sur l’application ECNi du CNG des sujets élaborés par le conseil scientifique […] a été performant. Le téléchargement par le CNG des sujets d’épreuves sur la tablette des candidats a été globalement satisfaisant. La montée en charge des serveurs […] a permis de mieux apprécier le calibrage de la puissance nécessaire ».
Citer cet article: Jean-Bernard Gervais. Nouveaux ratés aux concours d’internat sur tablette - Medscape - 14 mars 2016.
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