Atlas de la démographie médicale 2015 : le bonheur est dans le pré ?

Jean-Bernard Gervais

Auteurs et déclarations

30 novembre 2015

Grosse baisse de médecins en Ile-de-France, Bourgogne et Champagne-Ardenne

Si au global, les effectifs des médecins en activité régulière baissent légèrement, trois régions sont touchées par des baisses drastiques entre 2007 et 2015 : l’Ile-de-France (-6,2%), la Bourgogne (-4,4%), et la Champagne-Ardenne (-3,8%).

« La région Ile-de-France est en souffrance dans certaines spécialités. Il faut tout de même rappeler que la densité parisienne est très importante puisque c’est la deuxième région qui compte le plus de médecins, après Paca. Mais la ville de Paris connait la plus forte diminution de médecins généralistes en France. Les explications à cette baisse sont simples : coût de l’immobilier, vie difficile à Paris pour un couple, si bien que nombre de jeunes médecins partent ailleurs. La Bretagne par exemple est une région qui maintenant attire les nouvelles vocations », explique le Dr Jean-François Rault.

En revanche, trois autres régions connaissent des hausses importantes de leurs effectifs : Pays-de-la-Loire (+6,2%), Alsace (+4,9%), région Rhône-Alpes (+4,8%).

 
La France de l’intérieur est en souffrance, tandis que la France maritime et frontalière est en augmentation, mis à part Paca – Dr Jean-François Rault
 

« La France de l’intérieur est en souffrance, tandis que la France maritime et frontalière est en augmentation, mis à part Paca », analyse Jean-François Rault.

En comparant les évolutions de médecins et de population, entre 2015 et 2020, le CNOM a établi des prospectives, pour au moins deux régions : la Bourgogne et la Basse Normandie.

« En Bourgogne, dans la Nièvre, il y aura une baisse des effectifs de médecins de -8,3% et une augmentation de la population de +5,3%. L’Yonne n’est pas mieux lotie », indique Jean-François Rault. Ces départements risquent donc d’être en grande difficulté.

Autre projection, cette fois-ci optimiste en Basse-Normandie. Dans le Calvados, l’augmentation des effectifs de médecins devraient être de 4,5% alors que l’augmentation de la population sera de 4,6% : ce département devrait ne pas rencontrer de problème.

Forte féminisation en Ile-de-France et en Midi-Pyrénées

L’Atlas 2015 confirme également une tendance de long terme : la féminisation de la profession progresse.

Parmi les médecins < 45 ans, l’Ile-de-France compte le plus fort taux de féminisation (61,3%), suivie par Midi-Pyrénées Rhône-Alpes (60,7%) et Pays-de-la-Loire/Bretagne (60,2%). En revanche, c’est en Corse que ce taux est le plus faible (45,1%), suivie par le Nord-Pas-de-Calais (52,7%) et le Languedoc-Roussillon (53,9%.

Si, en revanche, l’on considère la part des femmes chez les nouveaux inscrits en 2014, les régions les plus féminisées sont Midi-Pyrénées (68,3%), le Limousin (66,7%), et le Languedoc-Roussillon (64%). Les régions les moins féminisées sont le Poitou-Charentes (45,3%), le Centre (48,3%) et la Bourgogne (49,3%).

Le CNOM en a profité pour démystifier certaines idées reçues, comme le fait que les femmes ne souhaitent pas exercer en milieu rural ou en libéral : ainsi la Franche Comté qui compte une grande partie de son territoire dans la ruralité est l’une des régions les plus féminisées (69,6%). De la même manière on a tendance à penser que les milieux ruraux sont les plus touchés par la baisse des effectifs en médecine générale. Là aussi, les données de l’Atlas 2015 tendent à prouver que c’est faux : l’Ile-de-France est la région la plus touches (-16,9%), suivie par la région Paca (-14,2%).

 

REFERENCE :

  1. CNOM. Atlas régionaux 2015.

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