Faire le lien entre dépistage et traitement
« Le lien entre le dépistage et l’accès aux soins est aussi important », explique le Dr Justyna Kowalska (Varsovie, Pologne). « Un effort aussi important que celui apporté au dépistage devrait être fourni pour favoriser l’accès aux soins des personnes infectées par le VIH. Il n’y a pas de recommandations sur le délai de prise en charge en ce sens en Europe, ce qui conduit à des situations diverses selon les pays : parfois le délai est calculé entre le diagnostic et la première réalisation d’une mesure du taux de CD4, parfois, il est mesuré entre le diagnostic et la première visite dans un centre de soins spécialisé ».
L’une des manières d’apprécier si le lien entre diagnostic et soins se base sur l’analyse de registres. En Grande-Bretagne et en Allemagne, par exemple, un codage spécifique est utilisé pour identifier le moment où le patient diagnostiqué a accès aux soins. En Ukraine, il n’existe pas de registre de ce type.
Le système de santé influence souvent le choix du lieu de prise en charge et lorsque les patients intègrent le système de soins, celui-ci peut être complexe à comprendre. Ainsi, dans certains pays, le traitement antirétroviral ne peut être prescrit que par des infectiologues affiliés à un hôpital. Pour les patients qui choisissent un spécialiste du VIH comme médecin traitant, ce médecin devient la personne responsable d’autres actions de santé telles que les vaccinations, le dépistage de cancers et le prise en charge des comorbidités.
« En pratique, nous avons la preuve que des soins concertés sont nécessaires pour les personnes infectées par le VIH », analyse le Dr Markus Bickel (Francfort, Allemagne). « Les soins concertés sont particulièrement important car la population infectée vieillit et que la prévention des cancers va jouer un rôle important à l’avenir. Et pour cela, il convient de tester et de suivre les patients ».
Réactualisation des recommandations européennes
La European AIDS Clinical Society (EACS) a publié il y a quelques jours une mise à jour de ses recommandations sur le traitement du VIH. Dans cette actualisation, il est précisé que le suivi de la fonction rénale doit être particulièrement rigoureux chez les patients dont le débit de filtration glomérulaire est < 90 mL/min. Il est aussi recommandé de dépister les facteurs de risques de pathologies rénales chroniques, de rechercher des signes de dépression et de favoriser l’arrêt du tabac.
REFERENCE:
Alvarez-del Arco D, Fakoya I, Monge S et coll. HIV acquisition among migrants living in Europe : Results from a aMASE –Advancing Migrant Access to Health Service in Europe. Session parallèle 3 présentée le 24 octobre 2015
Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Un accès aux soins inégal en Europe pour les sans-papiers VIH - Medscape - 19 nov 2015.
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