Troubles de la ménopause après 60 ans: le traitement hormonal encore possible

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

17 novembre 2015

Tarbes, France - Plus de 40% des femmes présentent encore des troubles de la ménopause après 60 ans. Pour améliorer leur qualité de vie, un traitement hormonal par estrogènes peut être administré par voie transdermique, après évaluation des facteurs de risque, a rappelé le Dr Brigitte Letombe (CHRU de Lille), lors d'une présentation aux 29èmes Journées Infogyn, à Tarbes [1].

Les troubles liés à la ménopause (troubles climatériques) peuvent persister longtemps. En moyenne pendant 7,4 ans, selon une récente étude américaine [2], qui a suivi plus de 1 000 femmes présentant au moins six bouffées vasomotrices par jour.

Aussi longtemps que durent les symptômes

Dans cette étude, « plus de 40% des femmes présentaient encore des troubles de la ménopause après 60 ans », a commenté le Dr Letombe. « Et, plus les symptômes surviennent tôt, plus ils vont persister dans le temps ». Les femmes touchées précocement devaient, en effet, les supporter pendant une durée médiane de 12 ans.

 
Après 60 ans, on évite la voie orale car elle est associée à un risque plus élevé de thrombose et d'AVC -- Dr Brigitte Letombe
 

Lorsqu'une femme de plus de 60 ans voit sa qualité de vie altérée par des troubles climatériques, elle peut recevoir un THM, à condition qu'il soit administré par voie transdermique, a souligné la gynécologue. « Après 60 ans, on évite la voie orale car elle est associée à un risque plus élevé de thrombose et d'AVC ».

Pour ce qui est de la durée du traitement, « aucune recommandation n'impose de limite ». Le traitement hormonal « peut bénéficier aux plus de 60 ans aussi longtemps que durent les symptômes », à condition de bien évaluer la balance bénéfice/risque et d'assurer un suivi régulier.

Tenir compte du risque de maladie neurodégénérative

Pour autant, « il ne s'agit pas de prescrire d'emblée le traitement », souligne le Dr Letombe, qui préfère, pour sa part, évaluer les symptômes et les facteurs de risque lors d'une première consultation. Et, discuter avec la patiente de la mise sous traitement à la consultation suivante, après avoir donné les informations essentielles.

Il convient notamment d'aborder le risque de maladie neurodégénérative. Une étude américaine [3] a, en effet, confirmé une baisse du risque de démence de 26%, lorsque le traitement de la ménopause est initiée en début de ménopause. Mais la tendance s'inverse avec l'âge, le risque étant accru de 48% lorsque le traitement est pris après 75 ans.

« Les capacités cognitives sont préservées si le traitement est donné en début de ménopause. On ne peut toutefois pas affirmer que la protection va perdurer sur le long terme », surtout s'il y a eu une interruption du THM, concède le Dr Letombe. D'où la nécessité de prendre en compte d'éventuels antécédents.

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....