Paris, France -- Deux femmes, qui ont présenté des myofasciites à macrophages dans les suites d’une vaccination obligatoire par le vaccin contre l’hépatite B, doivent être indemnisées par l’état. La décision a été prise par le Conseil d’Etat fin juillet 2015 en raison d’un lien de causalité entre un vaccin à adjuvant aluminique et la pathologie diagnostiquée à la suite de la vaccination.
Un parcours du combattant
La première des deux, manipulatrice en électro radiographie, avait présenté en 1994 à la suite d’une vaccination contre l’hépatite B une asthénie et des myalgies qui ont été mises en 2003 après biopsie sur le compte d’une myofasciite à macrophages.
La seconde, auxiliaire en puériculture, a présenté des premiers signes cliniques dès 1996, à la suite elle aussi d’une vaccination contre l’hépatite B, et le diagnostic a été posé en 1998.
Les deux soignantes avaient saisi le Ministre de la santé en 2007, puis le tribunal administratif de Versailles en 2010 qui leur avait donné tort. L’appel avait été rejeté par la cour administrative d’appel en 2013.
C’est la raison pour laquelle le Conseil d’Etat a été saisi.
Une erreur de droit
Le Conseil d’Etat précise la cour a commis une erreur de droit « en écartant … l'existence d'un lien de causalité direct et certain, en l'état actuel des connaissances scientifiques, entre les lésions de myofasciite à macrophages apparues à l'emplacement des injections vaccinales et les signes cliniques tels que ceux dont Mme A...est atteinte. Par suite, sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens du pourvoi, son arrêt doit être annulé ».
Le montant des indemnisations reste pour l’instant très limité – 3 500 euros pour chacune – mais c’est la 7ème et 8ème fois que le Conseil d’Etat rend une décision en ce sens et désormais les patients atteints de myofasciite peuvent fonder leurs plaintes sur une jurisprudence fournie. Il est aussi possible qu’ils saisissent à nouveau le tribunal administratif pour une indemnisation plus importante calculée après estimation du préjudice.
Un lien de causalité avec l’adjuvant aluminique
Le Conseil d’Etat insiste sur le lien entre myofasciite à macrophage et adjuvant aluminique : « considérant que, dans le dernier état des connaissances scientifiques, l'existence d'un lien de causalité entre une vaccination contenant un adjuvant aluminique et certains symptômes (fatigue chronique, douleurs articulaires et musculaires et troubles cognitifs) n'est pas exclue . Il existe une probabilité suffisante pour que ce lien puisse, sous certaines conditions, être établi ».
C’est le cas par exemple « lorsque la personne vaccinée, présentant des lésions musculaires de myofasciite à macrophages à l'emplacement des injections, est atteinte de symptômes, (fatigue chronique, douleurs articulaires et musculaires et troubles cognitifs) soit postérieurement à la vaccination, soit, si certains de ces symptômes préexistaient, qu'ils se sont aggravés à un rythme et avec une ampleur qui n'étaient pas prévisibles au vu de l'état de santé antérieur à la vaccination ».
Pour les deux patientes « il ne ressort pas des expertises versées au dossier que les symptômes pourraient résulter d'une autre cause que la vaccination ».
Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Myofasciites provoquées par l’aluminium du vaccin hépatite B : le Conseil d’Etat reconnait la causalité - Medscape - 18 sept 2015.
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