Le diabète multiplie par 6 le risque d'infarctus chez les jeunes femmes

15 septembre 2015

Londres Royaume-Uni -- Le diabète multiplierait pas 6 le risque d'infarctus chez les femmes de moins de 45 ans, selon une étude épidémiologique polonaise présentée au congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) 2015 [1,2].

Le Pr Hanna Szwed , auteur de l'étude (département de maladie coronarienne de l'institut de cardiologie de Varsovie, Pologne), a rappelé lors d'une conférence de presse que depuis plusieurs années l'incidence des maladies cardiovasculaires a augmenté chez les jeunes femmes.

« L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 52% des décès féminins et cette proportion ne cesse d'augmenter. En outre, un pour cent des infarctus du myocarde (IDM) surviennent chez les jeunes femmes », a-t'elle précisé.

Pour la France, plus spécifiquement, les résultats de l'étude FAST-MI publiés en 2012 ont montré que les patients concernés par le STEMI étaient plus jeunes en 2010 comparé à 1995 (âge moyen est passé de 66,2 + 14 à 63,3 + 14,5 ans) mais surtout que la proportion de femmes jeunes victimes d'un STEMI avait doublé entre 1995 et 2012 : 11,8% à 25,5 % chez les femmes de moins de 60 an).

Face à ces constats, lePr Hanna Szwed s'est intéressée aux facteurs de risque d'IDM chez les jeunes femmes.

Chez les moins de 45 ans : diabète, hypertension, hypercholestérolémie et tabagisme

 
L'effet de l'obésité aurait été masqué par l'importance du diabète dans cette population – Les auteurs
 

L'étude, menée à partir de trois registres nationaux polonais, a analysé les données médicales de 7386 femmes.

En tout, 1941 femmes < 45 ans ont été victimes d'un infarctus. Leur profil a été comparé à deux groupes témoins :

-4275 femmes âgées de 63-64 ans victimes d'un IDM

-1170 femmes < 45 ans sans antécédents d'IDM.

L'analyse multivariée des données a montré que le risque d'IDM augmentait avec le nombre de facteur de risque et a retrouvé 4 des 5 facteurs de risque d'IDM classiques.

Les auteurs ont constaté que le diabète multipliait par 6 le risque d'IDM, suivi de l'hypertension qui le quadruplait, de l'hypercholestérolémie qui le triplait et du tabagisme qui le multipliait par 1,6. Etonnamment, aucune association statistiquement significative n'a été observée pour l'obésité. L'effet de l'obésité aurait été masqué par l'importance du diabète dans cette population, selon les auteurs.

 
Ce résultat confirme que le tabagisme est un problème croissant chez les jeunes femmes – Pr Hanna Szwed
 

Concernant le profil de risque des femmes ayant été victimes d'un IDM, il n'est pas différent de celui des femmes plus âgées à part pour le tabagisme, plus fréquent chez les jeunes.

« Ce résultat confirme que le tabagisme est un problème croissant chez les jeunes femmes», indique Hanna Szwed.

« Aujourd'hui, il n'y a pas assez de travaux scientifiques ciblés sur le problème des maladies cardiovasculaires chez les jeunes et en particulier chez les femmes. Il faut se pencher sur ce problème croissant pour approfondir nos connaissances, améliorer la prévention et réduire la mortalité », a conclu la chercheuse.

 

L'étude est indépendante. Les auteurs n'ont pas rapporté de liens d'intérêt.

 

REFERENCES :

1. Conférence de presse "Life Threatening Scenarios". Congrès ESC. Lundi 31 août 20115.

2. Présentation orale. Session Poster 6. Maladies coronariennes et comorbidités VII. Congrès ESC. Mardi 1 septembre 2015.

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