SEP: troisième cas de LEMP chez un patient sous fingolimod

Dr Isabelle Catala avec Susan Jeffrey

Auteurs et déclarations

21 août 2015

ACTUALISATION -- Le 17 août, le laboratoire Novartis     a signalé un nouveau cas de leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP) chez un patient atteint de la sclérose en plaques et traité par fingolimod     (Gilenya®).                        
           Il s'agit du troisième patient sous fingolimod à développer la maladie alors qu'il n'a pas reçu de natalizumab (Tysabri®) auparavant.
           Au début du mois, la FDA avait rapporté deux premiers cas, avérés et hautement probables, de LEMP chez des patients traités par fingolimod. L'agence avait     du même coup, annoncé qu'elle allait modifier le résumé des caractéristiques du produit (RCP) en conséquence.
           A noter : Novartis a indiqué que le nouveau patient avait des antécédents de maladie de Crohn et de cancer colorectal pour lequel il avait reçu de la     chimiothérapie et de la radiothérapie. Le laboratoire a précisé être contact avec des experts indépendants pour évaluer les différents facteurs de risque     de développement d'une LEMP chez ce patient. AL

Washington, Etats-Unis; 7 août 2015 --     Le FDA va modifier le résumé des caractéristiques du produit (RCP) du fingolimod (Gilenya®) utilisé dans le traitement par voie orale de la sclérose en     plaque (SEP) afin d’inclure le risque de leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP). Ce premier traitement oral de la SEP, est homologué aux     Etats-Unis depuis 2010 et en Europe depuis 2011.             Un de ces premiers cas avait déjà fait l’objet d’une communication par l’ANSM en avril 2015         .

Natalizumab et diméthyl fumarate

Après deux alertes en 2012 et 2013 qui avaient été finalement mises sur le compte d’un traitement     préalable par natalizumab et par corticoïdes, il s’agit des deux premiers cas – l’un certain, l’autre très probable – de LEMP sous fingolimod.

La LEMP est une maladie démyélinisante opportuniste du système nerveux central liée à la réactivation d’un virus dormant de la famille des poliovirus, le     virus JC (John Cunningham). qui est porté par 80 % des individus en bonne santé. Les troubles neurologiques de la LEMP peuvent conduire au décès.

Les premiers cas de LEMP dans la SEP ont été décrits avec le natalizumab (Tysabri®) dès 2012.    En 2014, c’est au tour du diméthyl fumarate (Tecfidera®), d’être mis sur la sellette.

La FDA détaille les deux cas

Si la FDA a considéré     que les deux patients étaient atteints de LEMP en lien avec le fingolimod, c’est parce qu'ils n’avaient tous deux jamais été traités par des médicaments     impliqués dans cette complication. Dans les deux cas, le traitement par fingolimod a été immédiatement suspendu.

- Le premier des deux patients – le cas probable – est un homme de 49 ans avec une SEP diagnostiquée depuis 5 ans, d’abord traité par interféron-1a pendant     10 mois. Ce patient avait aussi reçu plusieurs cures courtes de corticoïdes. Après 4 ans de fingolimod, le diagnostic de LEMP a été fait à l’occasion d’une     IRM de routine montrant des signes de LEMP sans aucun signe clinique. Une ponction lombaire a retrouvé du virus JC dans le LCR.

- Le second patient – dont le diagnostic est qualifié de certain – est un patient de 53 ans malade depuis 12 à 13 ans qui a été d’abord traité par     interféron-1b (11 ans) puis pendant 2 ans par Gilenya®. Il était aussi sous mesalazine pour une MICI. L’IRM du patient qui a permis le diagnostic a été     réalisée en raison de l’apparition des symptômes neurologiques (instabilité, maladresse, somnolence, lenteur psychologique). La ponction lombaire a     retrouvé la présence du virus JC. La FDA précise que ni l’interféron-1b ni la mesalazine ne sont des causes connues de LEMP.

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