Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ?

Dr Catherine Desmoulins

Auteurs et déclarations

18 avril 2015

Cacher une erreur médicale quand elle ne nuit pas (Diapositive 7)

Une fois de plus, on voit qu’il n’est pas acceptable de cacher une erreur aux Etats-Unis (60 % contre 32% en France), même si elle est sans conséquence, pour les mêmes raisons que celles invoquées précédemment : la crainte de l’attaque en justice et le rapport culturel à la vérité.

Les 32% de médecins français qui répondent « non » sont probablement ceux qui pensent que dire la vérité est un moyen de préserver la confiance.

Pour certains médecins qui se refusent à révéler une erreur médicale, il y a aussi l’idée de ne pas entacher une relation de pouvoir qui existe toujours, même si elle se perd un peu, notamment chez les médecins plus âgés. Dire la vérité, c’est, pour certains, perdre de son pouvoir. Mais c’est aussi pour d’autres se positionner  comme quelqu’un capable de tout dire et de tout entendre. Au final, la vérité peut renforcer le lien et ne pas porter préjudice à la position de pouvoir. Personnellement,  je pense que le médecin n’a pas du tout perdu son pouvoir en France et que cela reste un peu une obsession.

Dissimuler une erreur quand elle porte préjudice (Diapositive 8)

Quand l’erreur porte préjudice au patient, elle reste encore dissimulée en France par 16% des médecins contre 3% aux Etats-Unis.

J’ai l’impression qu’en France cette question reste pertinente, que l’erreur porte préjudice ou non au patient. L’erreur n’est souvent pas révélée, et je ne suis pas sûre que l’existence d’un préjudice soit un aspect véritablement discriminant dans cette affaire.

Une remarque sur ce résultat : je suis un peu dubitative sur la notion de « médecin européen » ; l’Europe est une construction économique, administrative, mais pas culturelle.

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