Le blog du Dr Colas Tcherakian – Pneumologie

Dangers des pics de pollution
La plupart des symptômes secondaires à l’exposition aux polluants atmosphériques sont d’ordre respiratoire : pulmonaires, bronchiques, ORL. Les personnes souffrant de pathologies respiratoires, de l’ordre de 10 millions en France (6 millions d’asthmatiques; 3 à 4 millions de BPCO) sont les premières concernées par les messages de prévention lors des pics de pollution.
Il est vrai que l’inflammation supplémentaire entrainée par les produits toxiques de l’air extérieur risque de déstabiliser une maladie insuffisamment contrôlée mais ce n’est pas le cas pour une majorité de malades. Pour preuve, les services d’urgence ne sont pas encombrés de malades asthmatiques ou BPCO lors des jours de pics de pollution.
Quid des effets d’une exposition permanente, chronique à la pollution de l’air ?
Il est prédit qu’en 2020, 50 % de la population sera allergique, déjà 30% des Français souffrent d’allergie, la plupart du temps ORL. Cette augmentation est-elle due à la pollution?
Pas facile de répondre. Il n’y a pas d’arguments clairs pour dire que la pollution provoque l’apparition et le développement des maladies allergiques. En revanche, en cas d’existence d’une maladie respiratoire, elle sera aggravée par le fait d’habiter dans un environnement pollué.
En l’absence de pathologie respiratoire, la pollution est-elle toxique?
Nous disposons d’éléments de réponse épidémiologiques. Une grande étude récente publiée dans le NEJM et rapportée dans Medscape France montre que, plus l’air est « sain », plus la fonction respiratoire de l’ensemble de la population est bonne, en l’occurrence des adolescents en pleine croissance. Les auteurs ont aussi constaté qu’après mise en place de mesures anti-pollution, on voit augmenter la fonction respiratoire des groupes de même âge. Il semble donc bien exister un impact de la pollution sur le développement de la fonction respiratoire.
Dernière question : faut-il ouvrir ou fermer les fenêtres pendant les pics de pollution ?
Pas facile, non plus, de répondre car la pollution intérieure est au moins aussi toxique que la pollution atmosphérique. Il faut probablement suivre l’exemple des Chinois qui renouvelle l’air très tôt le matin ou très tard le soir…
Les mesures anti-pollution des villes évaluées sur … les poumons des adolescents !
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Citer cet article: Pollution atmosphérique : quel impact sur le poumon? - Medscape - 15 avr 2015.
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