Diabète 1 chez le jeune : l’HbA1c reste non optimale malgré les progrès

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

7 avril 2015

Bordeaux, France – Le suivi des enfants et adolescents diabétiques de type 1 en France montre à la fois d’importantes évolutions dans les schémas thérapeutiques au cours de la dernière décennie et une réduction moyenne de l’HbA1c au fil des années qui demeure malgré tout extrêmement modeste.

La relation entre la connaissance qu’ont les jeunes de leur maladie et leur contrôle glycémique, apparait par ailleurs moins étroite qu’on ne l’aurait attendue.

Bonne nouvelle, cependant : même si l’évolution de l’HbA1c moyenne est décevante, les fortes hyperglycémies, dépassant 9 ou 10%, régressent de manière importante, elles.

Or, « le risque augmente de manière exponentielle avec l’HbA1c » a rappelé le Pr Jean-Jacques Robert (Hôpital Necker, Paris) en présentant ces résultats au congrès de la Société Francophone du Diabète ( SFD 2015) [1].

Baisse moyenne de l’HbA1c depuis 2009 : 0,014% / an

Les résultats présentés portent sur la période 2009/2014 d’un suivi mis en place depuis 1998 auprès des enfants de plus de 8 ans et adolescents participant aux séjours d’été de l’Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD).

La période 1998-2007
Les résultats 1998-2007 ont déjà été publiés [2]. S’agissant des schémas de traitements, ils montrent une forte augmentation du schéma basal bolus depuis 2003. En 2007, ce schéma représentait la moitié des traitements. On constate en revanche un fort recul des insulines mixtes depuis 2003. Le schéma à 2-3 injections régresse également depuis le début des années 2000, tandis que les pompes, remboursées depuis 2001, commencent à augmenter franchement à partir de 2004. En 2007, elles ne représentaient toutefois que 12% des traitements. Enfin, s’agissant de l’HbA1c, elle baisse globalement de 0,02% / an entre 1998 et 2007, et ceci, indépendamment du schéma thérapeutique.

 

De 2009 à 2014, la population étudiée comporte 4293 jeunes diabétiques de type 1 (de 441 à 873 par été), des deux sexes, âgés de 12,9 ans en moyenne, avec un diabète diagnostiqué depuis 5,9 ans. Lors de l’examen de début de séjour, l’IMC était de 19,6 kg/m2, la dose d’insuline, de 0,98 UI/kg/j, et l’HbA1c à 8,23%.

En ce qui concerne les schémas thérapeutique, l’augmentation de l’utilisation des pompes, amorcée en 2004, se poursuit, jusqu’en 2012 pour atteindre un plateau représentant près de 50% des traitements aujourd’hui. Le basal bolus est l’autre schéma principal. Après un pic d’utilisation en 2007, il tend à diminuer lentement, mais reste pratiquement ex aequo avec les pompes. Le schéma à 2-3 injections, qui représentait 50% des traitements en 1998, ne pèse plus aujourd’hui que moins de 5%. Enfin, les insulines mixtes, qui représentaient 25% des traitements en 1998, ont connu un effondrement régulier et continu. Leur emploi aujourd’hui est devenu marginal.

S’agissant de l’HbA1c moyenne, les valeurs partent de 8,25% en 1998, pour baisser de 0,22% en 16 ans. Cette évolution est globalement significative (p<0,01), même si la courbe se présente en dents de scie. Sur la période 2009-2014, la diminution est de 0,014% par an.

HbA1c selon le schéma d’administration (en %)

 

Moyenne 2009-2014

2009

2014

Pompe

8,12

7,88

8,02

Basal bolus

8,32

8,12

8,12

2-3 injections

8,18

8,22

7,79

Mixtes

9,05

8,43

9,67

En analyse multivariée, la seule évolution significative est celle des insulines mixtes, a indiqué le Pr Robert. Et il s’agit d’une augmentation de l’HbA1c. L’abandon de ce schéma est donc parfaitement justifié.

Les glycémies très élevées baissent malgré tout

Au-delà du chiffre moyen d’HbA1c, dont la

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