Pour attirer les jeunes MG, la mairie de Paris lance le « cabinet à loyer modéré »

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

12 mars 2015

Paris, France -- Un dispositif de la marie de Paris d’aide à l’installation de jeunes médecins en secteur 1– Paris-Med’ – sera présenté au conseil de Paris les 16 et 17 mars par l’adjoint à la santé, Bernard Jomier [1]. Cette mesure évoquée par Anne Hidalgo au moment de la campagne des municipales de Paris vise à « lever les obstacles fonciers à l’installation de nouveaux médecins et de professions paramédicales sur le territoire parisien, par un accès facilité à des locaux aménagés et abordables ». Outre un bail à prix avantageux (15 euros mensuels le m2 environ), une somme allant jusqu’à 15 000 euros par professionnel installé dans un cabinet aidé, pourra être allouée pour des travaux d’aménagement ou d’équipement, soit un total de plus de 3,5 millions d’euros d’ici la fin de la mandature.

Une demande d’aide par le biais du contrat régional d’exercice sanitaire pourra aussi être faite pour les médecins qui s’installent en zone déficitaire ou fragiles selon des schémas régionaux d’organisation des soins (SROS). Cette aide complémentaire pourra aller jusqu’à 15 000 euros par médecin.

Donnant-donnant
Toutes ces dispositions sont bien sûr soumises à des contraintes pour les jeunes installés.
- Une installation en secteur 1 ;
- Le regroupement des médecins au sein de cabinets pluri professionnels regroupant trois professionnels dont au moins un médecin généraliste ;
- Un engagement d’installation sur au moins 3 ans ;
- La participation à la permanence de soins ;
- Un encagement dans des actions de santé publique : prévention et éducation sanitaire.

 

Une soixantaine d’installations d’ici fin 2015

Tous les jeunes médecins seront-ils contraints de s’installer dans les quartiers populaires ou en zone d’insécurité ? Non, car le phénomène de perte des ressources médicales de première ligne concerne tous les arrondissements de Paris. 300 médecins devraient dévisser leur plaque dans les 5 prochaines années et certains quartiers vont perdre jusqu’à la moitié des médecins généralistes installés en secteur 1.

Actuellement, l’ARS estime que sur 80 quartiers administratifs, 21 sont déjà fortement fragilisés, même si la densité globale de généralistes reste supérieure à la densité française (11,2 contre 9,7 pour 10 000 habitants).

Mais dans certains quartiers de Paris, la densité médicale est particulièrement faible : 2,45 médecins pour 10 000 habitants aux Invalides, par exemple. Les 1er et IVème arrondissements sont aussi particulièrement peu dotés en médecins, contrairement au IIème ou IXème.

Dès le printemps 2015, les premiers locaux à loyer modérés devraient être disponibles dans le quartier de la Goutte-d ‘Or (XVIIIème), de la Villette (XIXème) et de Maison Blanche (XIIIème). Et d’ici fin 2015, la marie de Paris imagine une soixantaine d’installations, puis une centaine par an par la suite.

Photo : fresque réalisée par INTI au 129 avenue d'italie, Paris 13 (Métro Maison Blanche)

REFERENCES :

  1. Paris: Contre les déserts médicaux, la ville planche sur un projet d’aide à l’installation des médecins . Vingt minutes ; 9 mars 2015.

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