POINT DE VUE

Cancer la faute à pas de chance : comment briser 20 ans d’efforts

4 février 2015

Le blog du Dr Colas Tcherakian – Pneumologie

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Le papier publié par Bert Vogelstein début janvier dans Science, continue de susciter des remous. Mal interprété, c’est-à-dire réduit à la formule « les 2/3 des cancers sont dus au hasard » (sous-entendu, « on n’y peut rien ; leur nombre ne baissera pas »),  ce papier constitue une ode à l’irresponsabilité dont bon nombre de spécialistes s’émeuvent, tant elle complique leurs efforts de prévention.

Sur le fond, rien de scandaleux. Les cancers sont dus à des mutations. Le lieu de survenue des mutations est la réplication cellulaire. Plus le taux de réplication dans un tissu est important, plus le risque de mutation est important.

Dans les conditions actuelles de mutagénicité, associant causes connues et inconnues de mutations, l’écart entre taux de réplication dans différents tissus, rapporté à l’écart d’incidence des cancers dans ces tissus, permet d’imputer quelques 2/3 des cancers à ce différentiel de réplication auquel on ne peut rien.

Mais attention, les mutations ont elles-mêmes des causes (connues ou inconnues) – auxquelles le taux de réplication cellulaire ouvre simplement plus ou moins grand la porte.

L’écart entre taux de réplication d’un tissu à l’autre permettra toujours d’expliquer quelques 2/3 de la variabilité d’incidence des cancers entre ces deux tissus. Par contre, il est inexact d’affirmer que les 2/3 des cancers actuels correspondent à un effectif incompressible. Il faut et il suffit de faire baisser la pression de mutagénicité pour que, quelles que soient des ouvertures de portes auxquelles on ne peut effectivement rien, les mutations soient moins nombreuses à passer à travers.

Auteur :

Le Dr Colas Tcherakian est pneumologue, praticien hospitalo-universitaire en CHU en pneumologie à l'Hôpital Foch (Suresnes), où sont pris en charge notamment :

- les complications pulmonaires comme les pathologies dysimmunitaires (lupus, la sclérodermie...), les maladies hématologiques (allogreffe de cellules souches), le VIH...

- la mucoviscidose

- la transplantation pulmonaire (plus de 500 greffes)

- les maladies bronchiques dysimmunitaire (bronchiolite de l'adulte), l'asthme et la BPCO avec la réhabilitation à l'effort

- L'apnée du sommeil

- L'oncologie pulmonaire

Déclaration d’intérêts : Aucun.

 

RÉFÉRENCES

  1. Tomasetti C, Vogelstein, B. Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions. Science 2 January 2015: Vol. 347 no. 6217 pp. 78-81.

  2. Bad Luck of Random Mutations Plays Predominant Role in Cancer, Study Shows. Communiqué de presse Johns Hopkins Kimmel Cancer Center, 1er janvier 2015.

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