Le blog du Dr Manuel Rodrigues – Oncologue

Face aux deux tiers de cancers que l’on n’explique pas, il y a deux hypothèses : celle d’un déterminisme inconnu, et celle d’une absence de déterminisme. Soit ces cancers sont dus à des causes ignorées à ce jour. Soit ils sont dus à la malchance : « l’accident de mitose » - sachant toutefois que cet accident n’est toutefois pas nécessairement entièrement exempt de cause.
Dans une publication récente, le cancérologue américain Bert Vogelstein apporte un argument à la seconde hypothèse, en montrant une corrélation entre fréquence des cancers dans tel ou tel tissu et rythme de division des cellules souches dans ce tissu.
Pour le Dr Rodrigues, l’hypothèse n’est pas fausse, mais à la présenter isolément, on risque de perdre de vue les quelques 35% de cancers qui, eux, relèvent de causes modifiables. UV, tabac, alcool, expositions professionnelles (amiante,…), alimentation, obésité, immunodépression, pollution (air, eau et sols), médicaments (distilbène,…), rayonnements ionisants, infections, … : les causes ne manquent pas, vis-à-vis desquelles on pourrait se montrer un peu plus responsable, sans botter en touche vers le hasard (lequel n’est d’ailleurs jamais qu’une croyance comme une autre).
RÉFÉRENCE
Tomasetti C, Vogelstein, B. Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions. Science 2 January 2015: Vol. 347 no. 6217 pp. 78-81.
Citer cet article: Cancer, la faute à pas de chance ? - Medscape - 7 janv 2015.
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