Impossible de trouver un généraliste en région parisienne en 2018 ?
Le Cnom, Conseil national de l'Ordre des médecins, vient de publier son 3e Atlas régional de la démographie médicale, qui fait état d'une baisse de la population des MG, et d'une désaffection de la région parisienne. 3 décembre 2013Paris, France - Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a rendu public sa troisième édition de l'Atlas régional de la démographie médicale [1]. Lequel complète l'Atlas National dévoilé en juin dernier. Et confirme les données déjà évoquées au printemps dernier. Au niveau national, les effectifs d'actifs sont en quasi-stagnation, à +0,9%, tandis que le nombre de retraités explose, à + 44,8%, sur la période 2007-2013.
Loire-Atlantique en hausse, Ile-de-France en berne
En Loire-Atlantique, le nombre de médecins en activité régulière entre 2013 et 2018 pourraient faire un bond de 7%. Mais l'on constate aussi qu'au sein d'une seule et même région, les résultats sont bigarrés. « En Picardie par exemple, les effectifs médicaux devraient augmenter dans la Somme, mais baisser dans l'Oise et dans l'Aisne », explique le Dr Jean-François Rault (membre du Conseil national du Cnom, Nord-Pas-de-Calais).
Mêmes disparités dans les Pays-de-la-Loire, si la Loire-Atlantique devrait gagner de nouveaux médecins, les effectifs en Mayenne, entre 2013 et 2018, devraient, quant à eux, baisser de 6,4%.
L'Ile-de-France devient de moins en moins attractive pour les médecins. Même si la densité médicale en région francilienne reste la plus forte en France : l'Ile-de-France présente une densité de 366,4 médecins en activité régulière pour 100 000 personnes, contre une moyenne nationale de 299,7. Seulement, en 2018, la densité médicale en Ile-de-France devrait chuter à 347,4 médecins pour 100 000 habitants, soit une baisse de 5,2%.
Le nombre de médecins en activité régulière, lui, a connu une baisse de 4,8% entre 2007 et 2013, et devrait encore chuter de 3,4% entre 2013 et 2018.
Mais ce sont les médecins généralistes les plus touchés. Dans l'Essonne, leurs effectifs baisseraient de 8% entre 2013 et 2018, tandis que la population des spécialistes augmenterait de 0,5%.
Dans les Hauts-de-Seine, le nombre de MG serait en baisse de 5%, quand le nombre de spécialistes augmenterait de 2,8%. En Seine-et-Marne, le nombre de MG devrait baisser de 6,5%, et celui des spécialistes augmenter de 2,5%.
En Seine-Saint-Denis, c'est la chute vertigineuse, soit -7%, contre +0,8% pour les spécialistes. A Paris, la baisse de MG serait encore plus dramatique : -8,6%, et -0,25% chez les spécialistes. Enfin, Paris enregistre le plus fort taux départemental de médecins de plus de 60 ans, soit 33%.
Dans les autres régions, les tendances baissières de la population des MG sont également constatées, mais les situations sont plus disparates.
MG : la Savoie a la côte, les Pyrénées-Atlantiques aussi
« Au global, le nombre de médecins généralistes [MG] aura tendance à baisser, tandis que les spécialistes augmenteront », ajoute le Dr Rault. Mais il existe des exceptions : « En Savoie, le nombre de médecins généralistes et de spécialistes augmentent de la même façon. Et il y a plus de MG que de spécialistes. Mais en Haute-Savoie, le nombre de médecins généralistes devrait baisser, tandis que les spécialistes augmenteront, et leur nombre dépassera celui des MG ». De même, « le nombre de généralistes dans les Pyrénées-Atlantiques est en hausse : alors que l'on en dénombrait 1026 en 2007, ils sont 1073 aujourd'hui ».
Comment expliquer de pareilles variations ? Selon les auteurs de l'atlas régional, la présence locale d'une faculté de médecine peut générer une plus grande attractivité : « Il en est, par exemple, ainsi en région Pays-de-la-Loire, qui possède deux universités de médecine, Nantes et Angers. Or on constate que ces deux départements concentrent 76,6% des nouveaux inscrits dans la région ».
L'activité libérale est encore plébiscitée, avec des pointes dans certains départements. En Charente-Maritime, les médecins généralistes sont 69,9% à exercer en libéral, en Haute-Saône ils sont 62,1%. Toutefois, observent les auteurs de cette étude, l'exercice libéral est très peu attractif en primo-inscription. « Ce constat s'illustre aussi en région, comme par exemple en Picardie : alors que seuls 12,7% des nouveaux inscrits choisissent l'exercice mixte, ils sont 30% à être installés en libéral ou mixte cinq ans plus tard ».
Le Conseil national de l'Ordre attire l'attention des pouvoirs publics sur certaines zones en crise, dans le Nord-Pas-de-Calais par exemple, où la densité médicale est faible, où la démographie médicale est en baisse, mais où la population a tendance à augmenter, inexorablement.
Citer cet article: Impossible de trouver un généraliste en région parisienne en 2018 ? - Medscape - 3 déc 2013.
Commenter