Resténose de stent actif : préférer la pose d’un autre stent actif au ballon enrobé

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

31 octobre 2014

Washington, Etats-Unis ; Madrid, Espagne – Les stents actifs étaient censés permettre de se débarrasser du problème de la resténose de stent mais malheureusement l’efficacité n’est pas de 100%. Or, le traitement de la resténose de stent (actif) reste aujourd’hui encore un challenge.

Faut-il privilégier la pose d’un nouveau stent enrobé au risque d’augmenter l’épaisseur des mailles au niveau de la lésion ou utiliser un ballon actif qui est retiré après libération de l’agent antiprolifératif ?

La seconde option est séduisante, en théorie, mais n’a fait la preuve de son intérêt que pour le traitement de la resténose des stents nus. Son évaluation est en cours dans la resténose des stents enrobés.

L’essai RIBS-IV, présenté lors du congrès Transcatheter Cardiovascular Therapeutics TCT 2014, apporte de nouvelles informations dans ce contexte.

Dans RIBS-IV, 309 patients avec resténose intrastent actif ont été randomisés pour recevoir soit le ballon actif à élution de paclitaxel SeQuent Please (B. Braun Medical), soit le stent enrobé de deuxième génération Xience Prime (Abbott Vascular).

Les résultats penchent clairement en faveur des stents actifs

Le stent Xience Prime a montré sa supériorité sur le ballon actif à la fois sur le diamètre minimal de la lumière du segment à 8 mois et sur le taux d’événements cardiaques majeurs (MACE) à 12 mois.

Le taux de MACE était doublé dans le groupe « ballon actif » par rapport au groupe « stent actif », en raison notamment de la nécessité de revascularisation de la lésion cible.

 
Aujourd’hui, le ballon actif représente 3 à 5 % de nos indications d’angioplastie maximum - Pr Didier Carrié (CHU de Toulouse)
 

A un an, l’absence de nouvelle revascularisation de la lésion cible était de 96% dans le groupe « stent actif » et de 87% dans le groupe « ballon actif ».

Il semble donc que les stents actifs de deuxième génération restent le traitement de choix en cas de resténose intra-stent actif (sauf contre-indications) même si « d’autres études, sur un plus grand nombre de patients et avec un suivi plus long restent nécessaires dans ce contexte compliqué », selon les auteurs, le Dr Fernando Alfonso (Hospital Universitario de la Princesa, Madrid, Espagne) et coll.

Rappelons, en outre, que le ballon actif coute plus cher qu’un stent actif, autour de 1200/1300 euros (non remboursés) versus 800/850 euros.

« Les preuves scientifiques de l’intérêt du ballon actif sont encore limitées. Il nous arrive, toutefois, de choisir cette option pour certaines lésions de resténose intrastent afin d’éviter de superposer des stents et de limiter le risque de thrombose. Nous l’utilisons aussi pour certaines lésions natives de bifurcations au niveau ostial de la branche fille pour ne pas multiplier les stents au niveau d’un carrefour et pour les tous petits vaisseaux de 1,5 à 2 millimètres. Aujourd’hui, le ballon actif représente 3 à 5 % de nos indications d’angioplastie maximum, » a commenté le Pr Didier Carrié (CHU de Toulouse) pour Medscape France.

Le Dr Alfonso n’a pas de liens d’intérêts en rapport avec le sujet. Le Pr Carrié est membre de groupes de travail pour Lilly, AstraZeneca, Biotronik, Boston Scientific, Abbott et Alvimedica.

 

REFERENCE:

1. RIBS-IV. Late breaking trial.TCT 2014. 14 septembre 2014.

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....