Paris, France -- La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) publie l’instantané de la répartition des postes d’internes à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN) 2013: ophtalmologie, néphrologie, radiodiagnostic, dermatologie, cardiologie et médecine interne sont en tête du classement des spécialités attractives [1]. A l’inverse, trois spécialités ne font pas le plein : la médecine du travail (64 % des postes pourvus), la médecine générale (95 %) et la psychiatrie (98 %).
Au total en 2013, 8 441 candidats ont été inscrits aux ECN, contre 3 879 en 2004 et 6 422 en 2009 (effet de l’augmentation du numerus clausus qui est passé de 3 700 en 1999 à 7 300 en 2008). 8 104 d’entre eux se sont présentés à l’examen, dont 59 % de filles. Grâce à une adaptation du nombre des postes et de leur répartition par spécialité en fonction de la validation du deuxième cycle, 95 % des postes de médecine générale ont été pourvus contre 84 % en 2011.
La réforme 2011 des ECN En 2011, 700 des 7 900 candidats des ECN n’avaient pas choisi d’affectation au choix des spécialités. Ils avaient préféré redoubler pour repasser cet examen et espérer être mieux classés. Il faut dire que cette option était possible en faisant invalider leurs derniers stages de deuxième cycle après la publication du classement officiel des ECN. Et parmi les postes restés vacants, la médecine générale était très largement en tête. C’est pour lutter contre ce phénomène que, depuis 2011, les validations du deuxième cycle sont appréciées au plus tard à la date de délibération du jury des ECN. Reste que pour des motifs dûment justifiés auprès d’une commission de dérogation, 230 étudiants – sur les 282 qui ont été classés aux ECN mais qui n’ont pas pris de poste – ont obtenu le droit de repasser l’examen en 2014. En fonction de leur position dans le classement, 28 % des étudiants les mieux classés avaient le choix entre les 30 spécialités. Les étudiants en milieu de classement pouvaient choisir entre 20 spécialités. Tous les étudiants – y compris le dernier – ont eu le choix entre les 4 spécialités pour lesquelles des postes sont restés vacants : médecine générale, médecine du travail (restaient 40 postes sur 170), santé publique et psychiatrie (restaient 12 postes sur 514). |
L’ophtalmologie séduit, la néphrologie aussi
Le calcul de l’indice d’attractivité (qui prend en compte le rang de choix de tous les postes) a retrouvé comme les années précédentes une tendance déjà connue : ce sont les spécialités médicales à mode d’exercice libéral qui attirent le plus, en particulier la radiologie, la dermatologie, la cardiologie et la gastro-entérologie. Il faut quand même noter que deux spécialités hospitalières attirent les jeunes médecins : la néphrologie et la médecine interne.
Les deux spécialités chirurgicales les plus attractives sont l’ophtalmologie et l’ORL. L’étudiante arrivée première au classement avait d’ailleurs choisi l’ophtalmologie à Marseille.
Enfin, la moitié des étudiants va changer de région à l’issue des ECN. Il peut s’agir d’une mobilité choisie pour 32 % des étudiants qui auraient pu rester dans leur environnement d’origine pour effectuer la spécialité de leur choix. Mais pour 19 % des internes, il s’agit d’une mobilité contrainte. Les subdivisions les plus attractives sont celles de Montpellier, Lyon, Rennes, Grenoble, Ile-de-France, Toulouse, Nantes et Bordeaux puisque 100 % des postes y sont pourvus. A l’inverse, Poitiers, Reims, Angers Antilles-Guyane, Angers, Brest et Nancy ne parviennent pas à faire le plein d’internes.
ECN et Contrat d’Engagement de Service Public (CESP) Depuis la loi HPST de 2009, des postes d’internes spécifiques sont proposés aux signataires de CESP qui avaient reçu une allocation mensuelle de 1 200 euros pendant leur études avec une contrepartie d’engagement à exercer dans des zones où la continuité des soins fait défaut. En 2013, 83 postes ont été ouverts dans 20 subdivisions (régions) dont 12 dans la région de Lille, 11 en Antilles-Guyane et 8 autour d’Amiens. Neuf spécialités étaient proposées : médecine générale, anesthésie-réanimation, pédiatrie, psychiatrie, ophtalmologie, gynécologie-obstétrique, ORL, cardiologie et néphrologie. A l’exception de la médecine générale dont seuls 63 % des postes ont été pourvus, les autres spécialités ont toutes trouvées preneur. Ce dispositif a permis à des étudiants d’accéder à des spécialités recherchées auxquelles ils n’auraient pas eu accès autrement en raison de leur rang de classement. |
REFERENCE :
Dress. Les affectations des étudiants en médecine à l’issue des épreuves classantes nationales en 2013.
Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Choix de spécialités 2013 : l'ophtalmo en tête, la médecine du travail en berne - Medscape - 14 oct 2014.
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